Al-Ahram Hebdo : Vous aimez soutenir les jeunes artistes, ceux qui ont du talent, comment avez-vous fait votre choix dans My Favorite Things 5 (mes objets favoris 5) ?
Stéphania Angarano: J’aime suivre les jeunes artistes, aller à leur découverte, à travers les éditions du Salon des jeunes et dans les expositions d’art contemporain. La qualité de l’oeuvre, son côté novateur, suscitent mon intérêt, en tant que curatrice. Cette année, le coronavirus a rendu difficile tout contact direct avec les artistes, à travers la galerie que je gère. J’ai lancé plutôt des annonces sur la page Facebook de Machrabiya, un appel ouvert à contribution, ciblant les jeunes artistes intéressés, pour envoyer leurs nouvelles créations et participer à My Favorite Things 5.
J’ai accueilli un très grand nombre de candidatures. Sans prétendre faire de la sociologie de l’art, je trouve que les jeunes filles artistes dont les oeuvres ont été retenues sont extrêmement douées. Elles ont plus de volonté et partagent l’envie d’expérimenter avec la matière.
Elles ne font pas partie du mainstream, ou des phénomènes de mode, mais elles veulent se trouver une voie, loin du déjà-vu.
— Vous qualifiez ces oeuvres « d’étonnantes » …
— C’est vrai, les femmes qui exposent surprennent de par ces oeuvres osées, je ne veux pas dire vulgaires, mais audacieuses et aventureuses. Les oeuvres exposées dans My Favorite Things 5 ont en elles quelque chose de mystérieux, que j’appelle « l’art des superpositions ». Superpositions de temps, de couches pâteuses de couleurs, de perspectives et d’idées.
Les artistes s’insurgent de manière subtile, s’expriment librement, sans restriction, pour un monde plus libéré, plus ouvert et plus espéré.
Cette année, les visiteurs de l’exposition sont censés choisir leur pièce préférée, en laissant un petit commentaire à l’artiste. Les commentaires les plus intéressants sont publiés automatiquement sur notre page Facebook.
— Pensez-vous pouvoir revivifier le centre-ville artistique, avec de tels événements, en coordination avec d’autres galeristes ?
— En février-mars derniers, la galerie Machrabiya a essayé de relancer le festival Al-Nitaq, qu’on avait repris en l’an 2000, après plusieurs années d’absence. L’idée de ce festival consiste à faire une balade à pied, au centre-ville, accueillant plusieurs activités culturelles en même temps. Et ce, en collaboration avec la galerie Karim Francis, la librairie Oum Al-Dounia et bien d’autres espaces.
Mais il y a eu le coronavirus et la manifestation a été suspendue. Aujourd’hui, on a l’espoir de reprendre, avec toutes les précautions nécessaires. Le vernissage de My Favorite Things 5 a eu lieu le 31 octobre dernier et c’était une occasion d’avoir une journée porte ouverte. On compte répéter la même expérience pour notre prochaine exposition, prévue le 4 décembre, accueillant les oeuvres du talentueux peintre et vidéaste Marawan Al-Gamal. Les jeunes talents me stimulent davantage par leurs idées novatrices .
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