Gemini Africa travaille avec les start-up du continent noir depuis deux ans.
Parler d’entrepreneuriat et de culture semblait un grand pair durant la quatrième édition du Film d’Al-Gouna! Plusieurs séances de « pitching » et de « coaching » se sont tenues, mettant en avant les idées novatrices de certains jeunes entrepreneurs culturels qui ont déjà réussi leurs start-up et d’autres qui viennent de commencer. Par exemple, Gemini Africa, l’une des sociétés du groupe Orascom, a reçu 150 idées, en a retenu 10, portant sur les nouvelles technologies et le cinéma, pour en choisir 3 durant le festival, afin de les soutenir et de les aider à se développer.
Les projets ont été présentés et débattus durant une séance publique, et le vote a eu lieu sur place. Les gagnants ont été les suivants : Hall of talents (une plateforme en ligne permettant le réseautage des gens intéressés par le show business), Droovy (un site interactif qui permet aux spectateurs de choisir entre plusieurs trames, en visionnant un film) et The Egyptian cinema (une sorte de musée virtuel pour le cinéma égyptien).
Deux autres débats se sont déroulés, autour des médias numériques en temps de pandémie. Les frères Sawiris, par l’intermédiaire du festival, montrent un intérêt croissant pour la dimension « économie de la culture » ou « économie créative », un terme qui a émergé en 2001, précisément dans l’ouvrage de John Howkins, The Creative Economy: how people make money from ideas. Les arts, mais aussi le champ des sciences et des technologies, sont ainsi liés, s’inscrivant au sein d’une évolution globale vers la société de l’information et de la connaissance.
Devenir riche par ses idées
Ambiance décontractée au coin café, permettant les échanges d’idées.
En écoutant les intervenants des diverses séances, on se croirait dans des films tels The Social Network, qui relate l’histoire de Mark Zuckerberg, l’étudiant de Harvard ayant lancé Facebook il y a quelques années, ou Les pirates de Silicon Valley, évoquant les débuts de Bill Gates et Steve Jobs. Kareem Abou Gamrah, Bassem El-Hady et Ahmed Abbas ont suivi leurs rêves et ont déjà lancé leurs start-up. Ils ont raconté leurs success stories.
Le premier a fondé Peace Cake en 2016, un collectif regroupant des jeunes professionnels des arts et des médias, spécialisé dans les contenus digitaux. Le deuxième a monté, en 2011, Kijamii, une agence de publicités numériques et de marketing, et le troisième a lancé en 2010, avec d’autres partenaires, la plateforme DigiSay, offrant des produits créatifs à plusieurs télévisions et réseaux médiatiques du Moyen-Orient.
Les start-up égyptiennes restent très concentrées sur le marché local, elles ne cherchent pas encore à atteindre un niveau régional ou global, a-t-on affirmé durant le débat. Et c’était à Omar El-Hamamsy, le directeur exécutif du groupe Orascom, de prêter conseil aux nouveaux entrepreneurs: « Il faut se diriger à la côte ouest et aux pays du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) afin d’éviter ce repli sur soi. Il faut également recourir à des collaborateurs issus d’autres cultures, notamment des Indiens, des Chinois et des Pakistanais, dont la présence va vous forcer à penser différemment et à briser l’étau de l’homogénéité ».
Le festival a essayé de mettre en valeur l’expérience de quelques jeunes entrepreneurs « admirés », qui ont toujours une belle histoire à raconter. Les études empiriques traitant de la thématique de l’économie créative ont prouvé que la culture d’un pays est souvent le premier facteur limitatif de l’esprit d’entreprise. On peut avoir des idées et faire fausse route, car il n’y a pas tout l’environnement qui les aide à se développer, à savoir: le profil institutionnel national, les lois dictées par l’Etat, les connaissances socialement partagées et le système de valeurs en place. L’un des principaux aspects d’Al-Gouna, cette année, a été d’injecter cette mentalité d’aventure et de réussite .
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