Bols à pop-corn entre les mains, les spectateurs commencent par applaudir, avant même la projection du film Al-Felous (l’argent). Ils sont contents de revoir leur star préférée Tamer Hosni sur le grand écran, même si le film date de 2019.
— « Les soirées cinéma nous manquaient. C’est notre meilleure sortie entre amies. Nettement mieux que de regarder un film sur ordinateur ou sur Netflix. Peu importe si les films ne sont pas nouveaux, on s’amuse quand même en assistant à la projection. Un vrai plaisir. On espère avoir de nouveaux films pour la fête. On s’y attend impatiemment pour se changer les idées », lance Nermine Badrawi, 26 ans, fonctionnaire à la société Orange.
— Abdou Nasser, 32 ans, placeur au complexe Stars Cinémas, considère qu’il faut rester actif et optimiste pour pouvoir surmonter la crise : « On est très content de rouvrir les salles, de retrouver le public, ça nous manquait vraiment, mais cette joie est en demi-teinte. Car il y a peu de nouvelles sorties de films », souligne-t-il. Et de poursuivre : « Il est évident que l’industrie cinématographique mondiale et égyptienne est au ralenti à cause de la pandémie. Les nouveaux films sont nombreux, mais leurs producteurs attendent le bon moment pour les diffuser en salles. Je suis sûr que les nouveautés pourront jeter une pierre dans l’eau stagnante ».
— Mona Abdel-Rahman, 21 ans, étudiante en 3e année de commerce à l’Université de Aïn-Chams, trouve que les salles n’ont plus leur attrait, ni leur côté glamour : « Evidemment, j’étais contente d’aller au cinéma et de m’installer devant un grand écran. On a été suffisamment enfermé. J’ai eu ma dose. Mais il faut dire aussi que les salles presque vides, pratiquement sans public, ce n’est pas la même chose. C’est comme les stades et les arènes sportives. La réouverture perd de son aura et pour les cinéastes et pour les cinéphiles. Je juge indispensable que l’Etat réétudie cette décision des 25 % de la capacité des salles, sinon, il vaut mieux des films sur Netflix ».
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