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La musique, un secret de famille

Lamiaa Al-Sadaty, Dimanche, 12 juillet 2020

Ahmad Ali El Haggar propose un premier album, disponible exclusivement sur les plateformes électroniques. Des chansons aussi jeunes que lui, sans artifices. Un vrai coup de coeur !

La musique, un secret de famille

Ahmad ali el haggar a patiemment mûri avant de sortir son premier album. Celui-ci vient de sortir il y a un mois sur toutes les plateformes numériques et donne envie de le réécouter à plusieurs reprises, et de fredonner ses chansons même. Mais pourquoi une sortie exclusivement numérique? « Comme je réside en Californie, le fait de sortir mon CD sur un support numérique permet une distribution internationale, plus facile et efficace. En outre, dans ma génération, dire que mon album est sur Spotify ou Anghami a plus d’impact que de dire qu’il est en vente à tel ou tel magasin », répond le jeune chanteur qui a acquis une popularité immédiate.

Ahmad A. El Haggar impressionne par sa capacité à dépeindre la vie des jeunes gens comme lui, à l’aide d’une voix douce et des paroles bien choisies. Il livre ici un premier album portant son nom « suivant la nouvelle tendance occidentale », dit-il.

Si l’artiste se place clairement du côté de la chanson pop, et s’il reconnaît ses influences occidentales, vu ses études à l’Université prestigieuse de Berkeley, il n’oublie pas moins ses racines égyptiennes.

Né dans une famille de musiciens, son grand-père, Ibrahim El Haggar, est l’un des plus grands professeurs de chant classique arabe, son père, Ali El Haggar, est réputé pour être l’une des plus belles voix de l’Egypte, qui avait le vent en poupe dans les années 1980 et 1990, et son oncle, Ahmad El Haggar, est lui aussi chanteur-compositeur.

El Haggar junior a compris dès l’enfance que la musique est la bonne voie qu’il faudrait suivre. « C’est mon grand-père qui m’avait appris à chanter dès mon âge tendre. C’est bien lui évidemment qui avait appris le chant à mon père ainsi qu’à mon oncle », explique-t-il.

Ainsi, à l’Institut de musique arabe au Caire comme à la maison, il a découvert les secrets de la musique arabe et du chant oriental. Une fois la licence en main, il a présenté sa candidature à l’Université de Berkeley pour y étudier l’arrangement et la production artistique.

Pendant son séjour aux Etats-Unis, il a eu la chance de se produire aux côtés de quelques artistes de renommée mondiale, tels Carole King et Jason Mraz. En outre, il a interprété une de ses chansons au prestigieux Boston Symphony Hall, accompagné du célèbre Boston Pops Orchestra.

Tout en douceur

Son premier album conjugue, à travers 9 chansons, toutes ces expériences, en fusionnant les diverses cultures. Sans doute, il reflète une évidente envie d’explorer des territoires inconnus, tout en préservant son identité.

La mélodie se murmure en douceur et en retenue, communiquant une identité vocale et culturelle qui ne passe pas inaperçue. A l’instar de son père et son oncle, le jeune chanteur maîtrise parfaitement la technique du mécanisme général souffle-soutien-vibration.

La chanson Esseif (l’été), composée et arrangée par Ahmad Al-Mougui et écrite par Ahmad Haddad, commence par un prélude de violon, suivie par la voix du jeune chanteur qui s’introduit en crescendo avec les notes de luth et de piano, puis une transition intéressante vers la bossa-nova nous plonge dans une ambiance douce et chaleureuse.

Esser (le secret), composée et arrangée par lui-même et écrite par Haddad, est une chanson slow très romantique, qui n’est pas sans rappeler le style de son père dans les années 1980. Le piano et le ney, en notes parallèles, font rêver.

Dans la chanson Al-Bassa (le regard), qui est née de la collaboration des auteurs précités, la clarinette prédomine et donne, avec le mouvement « swing » de batterie, une ambiance festive très élégante de valse.

En effet, ce succès de duo El Haggar-Haddad est également ressenti dans Al-Nihaya (la fin). Cette chanson propose une musique vivante, chaleureuse ainsi que des paroles qui manifestent une gaieté légère, de la bonne humeur. Sa sonorité, à la fois suave et bien rythmée, a un petit côté « rétro » très attachant notamment avec ses airs de salsa.

Les sujets abordés tournent souvent autour de l’amour et du rapport homme-femme. Les paroles sont pensées de manière neuve et émouvante, et la voix d’Ahmad Ali El Haggar va directement au coeur. D’où un album riche en émotions, sensuel et drôle.

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