Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous le marché des arts plastiques en Egypte ?
Riham Samir : Il faut tous les jours présenter quelque chose de différent, de nouveau. La saison 2019-2020 a connu une véritable effervescence, des points de vue de la qualité et des ventes. On accueille davantage des artistes arabes, non égyptiens, avec succès dans les galeries cairotes. Citons le Kurde iraqien Serwan Baran qui a exposé à la galerie Misr tout récemment. Et ce, sans oublier les expositions d’artistes confirmés comme Tahia Halim, Injie Efflatoun, Mahmoud Mokhtar, Georges Sabbagh, Mohamed Nagui, etc. tenues dans plusieurs galeries. Par ailleurs, il y a beaucoup de jeunes qui se font remarquer sur la scène artistique et gagnent l’admiration des galeristes.
La photographie, la poterie et la sculpture, autrefois moins appréciées par les galeristes qui leur préféraient la peinture, ont pris le devant de la scène.
— Qu’est-ce qui attire aujourd’hui les collectionneurs ?
— Les collectionneurs investissent dans la qualité et les nouvelles idées. Certains aiment se procurer les oeuvres créées par des talents émergents, ou celles signées par les artistes de la génération intermédiaire, aux prix encore modérés. D’autres payent un argent fou pour s’acheter des oeuvres de pionniers, sachant qu’elles se vendent facilement plus tard dans les grandes salles de vente et que c’est toujours un investissement rentable.
— Pourquoi, à votre avis, il y a autant de nouvelles galeries ces derniers temps ?
— Ouvrir de nouvelles galeries, cela n’ajoute pas grand-chose au marché de l’art en Egypte. On doit s’orienter davantage vers le soutien des artistes en herbe, vers le financement de leurs nouveaux projets artistiques. Trouver un espace pour exposer n’est plus si difficile comme il y a quelques années. Actuellement, il y a une nouvelle tendance visant à encourager les artistes à exposer en dehors des galeries. Personnellement, j’ai organisé une exposition pour un artiste suédois à la citadelle de Qaïtbay, à Alexandrie. J’admire beaucoup aussi l’initiative Reimagined Narrative, organisée par la société Art d’Egypte, à la rue Al-Moez.
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