Mireille Banoub a réussi à créer un lien assez fort avec le public alexandrin.
Elle a un charisme qui lui permet d’enchanter les coeurs. La voix de Mireille Banoub nous emmène dans un monde de rêve. La voix d’une chanteuse d’opéra, comme on lui disait lorsqu’elle était toute petite. Son père a découvert son talent à l’âge de 7 ans. Il l’a alors accompagnée chez une professeure de chant, laquelle lui a conseillé d’attendre jusqu’à l’âge de 16 ans. « J’ai commencé à prendre des cours privés de chant à partir de 16 ans. Ensuite, après avoir achevé mes études universitaires à la faculté de commerce à l’Université d’Alexandrie, j’ai poursuivi ma formation à l’Opéra du Caire. Je m’y rendais tous les samedis, afin de prendre des cours au Centre de développement des talents qui dépend de l’Opéra », raconte-t-elle. En 2008, elle avait déjà terminé le huitième niveau à l’Associated Board of The Royal Schools of Music, en Angleterre, avant de décider de partir en France, pour étudier le chant classique à l’Ecole Normale de Musique de Paris, pendant un an. Ensuite une fois rentrée en Egypte, elle a commencé à enseigner le chant et la musique à l’Institution Sainte Jeanne-Antide d’Alexandrie. « J’ai trouvé que c’était une bonne idée de former les enfants, au lieu de travailler avec des chanteurs ou une petite chorale. C’est une chance dont j’ai toujours rêvé, celle de toucher à la vie des jeunes en leur apprenant le chant », précise-t-elle. En classe, elle se concentre sur la théorie et l’histoire de la musique classique et la biographie des compositeurs. De quoi permettre aux étudiants de s’introduire dans ce monde fascinant. Mireille Banoub est responsable d’un certain nombre de chorales à Alexandrie, y compris celle de l’église grecque catholique à laquelle appartiennent ses parents, la chorale de l’église des pères Jésuites et celle du Secrétariat général des écoles catholiques. Et comme elle a une large expérience avec les enfants, elle a été choisie pour être responsable de la chorale des enfants de la Bibliothèque d’Alexandrie.
Chant polyglotte
En 2005, elle a eu l’occasion de fonder son propre groupe musical, Les Compagnons. « Nous sommes concertistes. Nous sommes des chanteurs et des musiciens classiques, à la base. Nous présentons sur scène des chansons classiques et d’autres modernes. Nous chantons dans sept langues: l’Arabe, l’Anglais, le Français, l’Italien, l’Espagnol, le Grec et le Russe », indique Mireille Banoub. Et d’ajouter: « L’un de nos objectifs est de tendre la main aux jeunes chanteurs et musiciens, de leur donner l’opportunité de monter sur scène et de se perfectionner ». Banoub croit en la capacité du chant et de la musique d’influencer la santé des gens. « Lorsqu’on chante, on se débarrasse des soucis et de l’énergie négative du corps. Pour les enfants, le fait de leur faire écouter de la musique, avant qu’ils ne soient nés, les rend plus calmes et normalement plus intelligents », affirme-t-elle.
Ses projets futurs? Elle souhaite vivement avoir ses propres chansons qu’elle interprètera accompagnée de sa troupe. Car jusque-là, elle a une seule chanson originale enregistrée parmi d’autres dans un album intitulé Musique d’ici. Banoub espère aussi fonder une école de chant et de musique bien établie. « Si je parviens à mieux faire connaître le chant et la musique classique aux jeunes, ce serait quelque chose », lance-t-elle. Et d’ajouter : « L’essentiel c’est de consacrer du temps pour apprendre la musique, et de ne pas se laisser absorber par les autres matières scolaires, sinon, on aurait perdu une chance d’avoir une meilleure vie. Un conseil aussi pour ceux qui veulent commencer des études de chant: il vaut mieux rejoindre une chorale tout d’abord. Là, on a tout le support moral dont on a besoin. On va arriver à mieux apprendre à chanter. Plus tard, on peut prendre des cours de chant privés » .
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