Al-Ahram Hebdo : Comment est née l’idée de Lamma Benetweled, en collaboration avec la scénariste Nadine Chams ?
Tamer Ezzat: J’ai eu la chance de travailler avec mon amie et ma collègue, la talentueuse Nadine Chams en 2005, à travers un film documentaire intitulé Makan Esmoh Al-Watane (un endroit appelé la patrie), dont le tournage a duré environ six mois. Cette oeuvre portait sur un groupe de jeunes et leur appartenance à la patrie; elle a rencontré un grand succès auprès de la critique et du public. C’était à l’époque qu’est née l’idée du long métrage Lamma Benetweled (lorsqu’on renaît). On a voulu créer un film sur les jeunes, sur cette nouvelle génération qui doit faire beaucoup de choses pour prouver son existence et concrétiser ses rêves.
— Le choix des comédiens s’avère bien intelligent, collectant beaucoup de fraîcheur, grâce à la présence de vrais talents, loin du vedettariat. Est-ce difficile actuellement d’aboutir à un compromis entre films aux petits budgets, sans stars, et succès du box-office ?
— Il faut avouer que c’est assez rare de trouver un sujet profond qui peut se suffire à lui-même, et ne pas être obligé d’avoir recours aux grandes stars. Lamma Benetweled en était le modèle pour moi. D’ailleurs, on a eu de la chance pour pouvoir regrouper autant de jeunes comédiens talentueux et dignes de partager l’affiche du film. Même le personnage campé par Amir Aïd.
J’ai passé un certain temps avant de tomber sur Amir Aïd, capable de jouer et chanter en même temps. Après tant de recherches, j’ai écouté plusieurs chansons du groupe musical Cairokee, et j’ai décidé tout de suite de choisir Amir Aïd pour ce rôle. Je pense qu’il a fait de son mieux pour être convaincant dans cette première expérience.
— A la fin du film, toutes les options restent ouvertes. Pourtant, vous avez apparemment tourné plusieurs fins, qui ont été par la suite éliminées durant le montage. Pourquoi ?
— Nous avons tourné, en effet, plusieurs fins, assez plausibles, mais j’ai trouvé qu’il vaut mieux laisser chacun des spectateurs prévoir la fin de l’histoire ou du personnage, comme bon lui semble. On a évité de présenter de simples historiettes avec des happy ends ou même des finales choquantes pour la simple et bonne raison de compléter le récit.
Pour moi, laisser le spectateur répondre aux questions que le narrateur a posée est beaucoup plus sage, afin de compléter l’échange des pensées et des situations. C’est un procédé dramatique que je juge plus intéressant, plus libre et plus logique pour une telle oeuvre portant sur la jeunesse, qui se caractérise par l’anticonformisme et le refus des clichés.
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