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Festival sur fond de crise

Dimanche, 16 juin 2019

Alors que tout le monde attend le ren­dez-vous annuel du Festival Backstreet : Projet de la joie, l’édition de cette année a eu beaucoup de difficultés à voir le jour. Tout d’abord, le festival a changé de date. Au lieu de se tenir au mois de mars, comme prévu, il a été reporté à juin (du 13 au 15).

Ensuite, les activités du festival qui s’étendaient habituellement sur une semaine ou une dizaine de jours, dans différents endroits, se sont limitées à trois jours seulement, avec peu de spectacles. Les conditions d’organisation sont draco­niennes, mais les équipes ont tout fait pour maintenir le rendez-vous annuel et offrir, malgré tout, au public une pro­grammation gratuite, de qualité. « Les restrictions budgétaires sont un véritable obstacle. Nous recevons de moins en moins d’aides financières, à cause de la crise financière, assez évidente, dont souffre le pays, et nous sommes de moins en moins subventionnés par les centres culturels. Par ailleurs, j’essaye de rester le plus indépendant possible. Je tiens à m’autofinancer pour l’essentiel, même si je cherche à être aidé par les sociétés privées alexandrines et les divers centres culturels. Ceux-ci m’ont surtout accordé une aide logistique, cette année », indique Mahmoud Abou Doma, prési­dent du festival. Et d’ajouter : « Malheureusement, en Egypte, on n’ar­rive pas à transformer la culture en un produit rentable ».

« Les activités du festival se dérou­laient, lors des premières éditions, dans des espaces publics et dans la rue. Pour cette dernière édition, nous disposions d’un choix plus restreint », ajoute-t-il. Et à Abou Doma d’expliquer: « La rue alexandrine n’est plus aussi accueillante. Les mesures sécuritaires permettent de moins en moins la tenue d’événements culturels dans les lieux publics. Les auto­rités ne sont pas du tout flexibles à cet égard, et suspectent toute activité artis­tique de rue. Donc, on souffre pour obte­nir les autorisations nécessaires, et le public s’avère plus méfiant. De quoi révéler un changement évident, au niveau de tout le pays. Mais on essaye de s’y adapter, sachant qu’on passe par une période de transition ».

Cette ambiance frustrante influence la nature du festival, mais est-ce qu’elle va finir par décourager les organisateurs ? Leur réponse est négative. Car ils ont choisi que leur festival se déroule, cette année, sous le signe de la joie, la princi­pale thématique des spectacles présen­tés.

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