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Khoulod Betoui : En tournant ce film, j’étais tout à fait détachée du monde extérieur

Propos recueillis par Alexandre Maher Jarrier, Mardi, 23 avril 2019

L’actrice marocaine Khoulod Betoui a tenu l’un des premiers rôles dans le film Indigo ou l’enfant des étoiles, de la réalisatrice Selma Bargach. Diplômée de l’Institut supérieur d’art dramatique de Rabat, elle a d’abord fait du théâtre, avant de se lancer dans le cinéma. Entretien.

Khoulod Betoui

Al-Ahram Hebdo : Comment le film Indigo a-t-il été reçu au Maroc ?

Khoulod Betoui : Indigo n’est pas encore sorti dans les salles de cinéma au Maroc, mais a déjà participé à certains festivals, dont le festival africain de Khouribga, où j’ai reçu le prix de la meilleure actrice. Le film a été primé au FESPACO de Ouagadougou, où le prix de la critique lui a été décerné. Il a aussi été en compétition nationale au festival de Tanger au Maroc, au festival du Rwanda et au Festival VU d’Afrique, de Montréal. Récemment, il a été projeté en Egypte, au Festival du cinéma africain de Louqsor.

— Quel rôle interprétez-vous dans le film ?

— Le rôle d’une maman qui a vécu un drame et qui souffre toujours au point de négliger sa fille. C’est une maman perdue, qui souffre en silence, rongée par la douleur et la culpabilité d’avoir tué son propre garçon. Elle est tellement détruite qu’elle n’arrive pas à prendre soin de sa fille. Elle n’arrive pas à se pardonner à elle-même, ni à pardonner à sa fille.

— Ayant participé à plusieurs feuilletons et séries télévisées, le cinéma vous a ensuite séduite et vous avez joué dans plusieurs films jusqu’à Indigo. Qu’est-ce qui vous a attirée vers cette fiction ?

— J’ai lu le scénario, il m’a beaucoup plu, au point de ne plus pouvoir me détacher du personnage. Pendant la première projection du film, c’était dur pour moi de le suivre, car en tournant, j’étais tout à fait détachée du monde extérieur, de ma propre famille et de mon fils. C’était une expérience très difficile, mais je suis heureuse d’y avoir participé.

Indigo a figuré dans la sélection officielle du Festival de Louqsor au mois de mars dernier en présence de 36 pays africains. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

— En Afrique, nous ne parlons pas la même langue, mais nous avons une belle langue en commun, celle du cinéma. Nous avons grandi avec des films égyptiens et là, aujourd’hui, je suis touchée de me trouver à côté de la diva de l’écran égyptienne Lebléba, que j’ai beaucoup imitée quand j’étais enfant. Elle m’a fait rêver d’être actrice. Grâce aux films et séries égyptiennes, nous n’avons pas de difficulté à communiquer avec les gens dans la rue.

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