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Angham égale à elle-même

Yasser Moheb, Mardi, 02 avril 2019

Ballades romantiques et déboires amoureux sur fond pop, c’est ce que nous propose l’album de la chanteuse Angham, Hala Khassa Gueddanne (un cas très spécial). Un nouvel opus réussi.

Angham égale à elle-même
Angham insiste à incarner la voix de l’amour.

Quatre ans après la sortie de son dernier album Ahlam Bariä (rêves innocents), Angham lance un nouvel opus, Hala Khassa Gueddanne (un cas très spécial), qui s’inscrit dans une lignée bien romantique. Rah Tozkorni (tu vas te souvenir de moi), qui était entièrement en dialecte du Golfe (khaliji) n’avait pas eu la réus­site commerciale escomptée, mais Angham n’a pas baissé les bras.

A 47 ans, elle opte cette fois-ci pour un choix plus mûr, plus radical, côté style. Son nouvel album nous emmène agréablement dans des ballades romantiques, et sa voix oscille plus que jamais entre douceur et timbre énervé. L’interprète traverse toutes les octaves, excite les aigus, dans un flow qui lui est propre.

Les quatorze titres qui composent ce nouvel opus sont à la fois tendres et emportés, poétiques et simples. Un assortiment de chansons douces qui lui va à merveille. En effet, la chan­teuse a voulu offrir une palette d’airs différents les uns des autres, pour séduire un public large, tout en restant elle-même.

Parfois, on a même l’impression que le rythme de certaines chansons est quasiment le même, tellement Angham veut rester fidèle à son uni­vers musical. Ses fans peuvent donc s’y retrouver, s’agissant notamment à des oeuvres sentimentales, aux rythmes doux, comme la chanson phare de l’album, Hala Khassa Gueddanne (un cas très spécial). Ecrite par le parolier Amir Teama, composée par Aziz Al-Chaféi et arrangée par Ahmad Ibrahim, celle-ci est le témoin de l’histoire d’amour entre la chanteuse elle-même et l’ar­rangeur musical. En fait, elle a précé­dé les quelques jours avant leur mariage.

Pour ce nouvel opus, Angham a fait appel à des artistes venant d’horizons divers. Elle est bien entourée par des compositeurs musicaux tels Khaled Ezz, Tamer Achour, Madyan et Ahmad Zaïm, ainsi que par des paro­liers talentueux tels Nader Abdallah, Ahmad Al-Malki, et surtout son paro­lier fétiche, Amir Teama.

Les affres de l’amour

Angham choisit à chaque fois des mots qu’elle ressent vraiment. Ceci est clair dans Ya Reitak Fahemni (je souhaite que tu me comprennes), mettant en évidence la gamme vocale inférieure de la chanteuse.

Dans la chanson Nazwa (caprice), écrite par Saber Kamal, elle incarne les sentiments de la femme trahie : « Ton infidélité était un simple caprice, que j’espère, ne se répétera pas. Comment vais-je te faire confiance ? C’est fort probable que je tente le même coup, en cherchant à voir ailleurs, ce sera aussi un simple caprice », dit-elle.

L’album comporte plusieurs points positifs sur le plan des idées et des thèmes abordés. C’est le cas des titres Ala Hessak Fi Ayami (parce que tu es présent dans mes jours), Bäoul Nassyak (je dis que je t’ai oublié) et Hodna (trêve). Elle y explore pas mal de sentiments et de manière assez fine.

Le timbre de sa voix est parfaite­ment mis en valeur par des mélo­dies bien travaillées aux violons, à la guitare espagnole ou au luth, avec des percussions simples mais bien présentes comme dans les chansons Habayebna (nos bien-aimés), Bétewséfni Bétékséfni (je me sens embarrassée lorsque tu me décris), Mettamména (je suis réconfortée) ou Wala Deblette (elle n’a pas terni). Et pour boucler la boucle, la dernière chanson du CD, Habdä Men Al-Akher (je veux recommen­cer par la fin) incarne vraiment l’esprit du titre de l’album Un Cas très spécial. Car elle est réussie sur tous les plans.

Ce 22e album d’Angham est repré­sentatif des tendances actuelles de la musique pop et du hip-hop, sans sacrifier les idées. Et ce, grâce à la présence de plusieurs talents autour de la diva, lesquels ont enrichi son travail. Avec ce nouvel album, les fans d’Angham ne seront pas déçus.

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