Angham insiste à incarner la voix de l’amour.
Quatre ans après la sortie de son dernier album Ahlam Bariä (rêves innocents), Angham lance un nouvel opus, Hala Khassa Gueddanne (un cas très spécial), qui s’inscrit dans une lignée bien romantique. Rah Tozkorni (tu vas te souvenir de moi), qui était entièrement en dialecte du Golfe (khaliji) n’avait pas eu la réussite commerciale escomptée, mais Angham n’a pas baissé les bras.
A 47 ans, elle opte cette fois-ci pour un choix plus mûr, plus radical, côté style. Son nouvel album nous emmène agréablement dans des ballades romantiques, et sa voix oscille plus que jamais entre douceur et timbre énervé. L’interprète traverse toutes les octaves, excite les aigus, dans un flow qui lui est propre.
Les quatorze titres qui composent ce nouvel opus sont à la fois tendres et emportés, poétiques et simples. Un assortiment de chansons douces qui lui va à merveille. En effet, la chanteuse a voulu offrir une palette d’airs différents les uns des autres, pour séduire un public large, tout en restant elle-même.
Parfois, on a même l’impression que le rythme de certaines chansons est quasiment le même, tellement Angham veut rester fidèle à son univers musical. Ses fans peuvent donc s’y retrouver, s’agissant notamment à des oeuvres sentimentales, aux rythmes doux, comme la chanson phare de l’album, Hala Khassa Gueddanne (un cas très spécial). Ecrite par le parolier Amir Teama, composée par Aziz Al-Chaféi et arrangée par Ahmad Ibrahim, celle-ci est le témoin de l’histoire d’amour entre la chanteuse elle-même et l’arrangeur musical. En fait, elle a précédé les quelques jours avant leur mariage.
Pour ce nouvel opus, Angham a fait appel à des artistes venant d’horizons divers. Elle est bien entourée par des compositeurs musicaux tels Khaled Ezz, Tamer Achour, Madyan et Ahmad Zaïm, ainsi que par des paroliers talentueux tels Nader Abdallah, Ahmad Al-Malki, et surtout son parolier fétiche, Amir Teama.
Les affres de l’amour
Angham choisit à chaque fois des mots qu’elle ressent vraiment. Ceci est clair dans Ya Reitak Fahemni (je souhaite que tu me comprennes), mettant en évidence la gamme vocale inférieure de la chanteuse.
Dans la chanson Nazwa (caprice), écrite par Saber Kamal, elle incarne les sentiments de la femme trahie : « Ton infidélité était un simple caprice, que j’espère, ne se répétera pas. Comment vais-je te faire confiance ? C’est fort probable que je tente le même coup, en cherchant à voir ailleurs, ce sera aussi un simple caprice », dit-elle.
L’album comporte plusieurs points positifs sur le plan des idées et des thèmes abordés. C’est le cas des titres Ala Hessak Fi Ayami (parce que tu es présent dans mes jours), Bäoul Nassyak (je dis que je t’ai oublié) et Hodna (trêve). Elle y explore pas mal de sentiments et de manière assez fine.
Le timbre de sa voix est parfaitement mis en valeur par des mélodies bien travaillées aux violons, à la guitare espagnole ou au luth, avec des percussions simples mais bien présentes comme dans les chansons Habayebna (nos bien-aimés), Bétewséfni Bétékséfni (je me sens embarrassée lorsque tu me décris), Mettamména (je suis réconfortée) ou Wala Deblette (elle n’a pas terni). Et pour boucler la boucle, la dernière chanson du CD, Habdä Men Al-Akher (je veux recommencer par la fin) incarne vraiment l’esprit du titre de l’album Un Cas très spécial. Car elle est réussie sur tous les plans.
Ce 22e album d’Angham est représentatif des tendances actuelles de la musique pop et du hip-hop, sans sacrifier les idées. Et ce, grâce à la présence de plusieurs talents autour de la diva, lesquels ont enrichi son travail. Avec ce nouvel album, les fans d’Angham ne seront pas déçus.
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