Al-Taawiza (l’amulette) de Mohamad Chebl.
Dans le but d’attirer une nouvelle tranche du public, la production des films d’horreur a été érigée en système dès les années 1940 par les studios du cinéma égyptien.
En Egypte, comme partout en Europe et à Hollywood, le phénomène a eu moins d’évidence commerciale. Et les films d’horreur ont été placés parmi les genres de cinéma destinés à un certain public.
De Youssef Wahbi dans Safir Gohannam (ambassade de l’Enfer) à Mahmoud Al-Méligui dans Mawead maa Eblis (rendez-vous avec Satan), en passant par Neamat Akef dans Al-Maraa Allati Ghalabat Al-Chaytan (la femme qui a battu le diable), la liste est pleine d’oeuvres qui ont choisi d’être basées, toutes, sur le monde des spectres et du diable. Un thème qui a continué aussi dans une gamme de films d’horreur présentés dans les années 1980, et qui sont considérés comme les plus importants et les plus célèbres du genre en Egypte.
Citons entre autres Al-Ense wal Guéne (l’humain et le djinn) en 1985, joué par Adel Imam et Yousra et signé par le réalisateur Mohamad Radi, Estéghassa men Al-Alam Al-Akhar (appel au secours de l’autre monde), du réalisateur Mohamad Hassib, sorti lors de cette même année avec Poussi, Farouq Al-Fichawi et Maali Zayed en tête d’affiche, ou encore Al-Taawiza (l’amulette) de Mohamad Chebl, en 1987, interprété également par Yousra et Mahmoud Yassine, et enfin Ada Liyantaqém (il est revenu pour se venger) en 1988, avec Ezzat Al-Alaïli et Iman Sarkis sous la direction de Yassine Ismaïl Yassine.
Dans Anyab (canines) en 1981, le réalisateur Mohamad Chebl a eu le courage de recourir au chanteur populaire Ahmad Adawiya pour jouer Dracula. La liste des films d’horreur égyptiens tournant dans le monde des esprits et des fantômes compte également des oeuvres comme Camp en 2008 et Warda en 2014.
Cependant, le cinéma d’horreur ne peut pas être considéré parmi les genres les plus réussis ni les plus fréquents dans l’histoire du cinéma égyptien. « Cela est dû au manque de moyens et de scénarios, mais aussi notre culture arabe loin des thèmes d’horreur », précise le critique Tareq Al-Chennawi.
Un avis partagé par le critique et historien de cinéma Mahmoud Qassem, lequel affirme: « Les films d’horreur exigent une grande expérience au niveau des effets spéciaux et des techniques, ce qui n’est pas le cas en Egypte. Seuls quelques jeunes réalisateurs ont dû prendre l’initiative et le risque de s’aventurer dans ce territoire ».
Cependant, le producteur Seif Al-Oraïbi affirme que ce genre pourrait avoir connaître un phénomène de mode après la projection de 122. Car dans ce film, on a eu recours à plusieurs spécialistes du genre venus de Hollywood.
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