Les femmes victimes de la superstition en Haute-Egypte.
La pièce de théâtre Al-Toq wal Eswera (le collier et le bracelet), d’après le roman éponyme de Yéhia Al- Taher Abdallah, est reprise 22 ans après sa création. Adaptée par Sameh Mahrane et montée par Nasser Abdel-Moneim, la pièce est donnée dans le cadre de la compétition officielle du Festival du théâtre arabe, rivalisant avec sept autres, afin de décrocher le prix du Cheikh Sultan Al-Qassemi.
Ce prix, dont le montant s’élève à cent mille dirhams, a été lancé à la troisième édition du festival, afin d’encourager la meilleure création théâtrale arabe. La pièce Al-Toq wal Eswera a déjà été primée lors du Festival du théâtre expérimental, tenu au Caire en 1996. A cette époque, Abdel-Moneim a reçu le prix de la meilleure mise en scène et le deuxième prix récompensant les meilleurs spectacles. En célébrant le jubilé d’argent du Festival du théâtre expérimental du Caire, en septembre dernier, la pièce a été reprise avec succès.
Elle aborde le monde des superstitions concernant la fertilité en Haute-Egypte. Fahima est mariée à un homme impotent. Sa mère Hazina, obsédée par les superstitions, croit en la force magique d’un temple pharaonique qui peut régler le problème de sa fille. Fahima, obéissante, se rend ainsi au temple. Elle est violée par le gardien, cependant personne n’ose soulever la question, afin d’éviter la malédiction. L’espace scénique du théâtre Al- Balloun est constitué d’une longue estrade à deux extrémités. L’une constitue la maison rurale de la famille de Hazina, l’autre le temple pharaonique. Cette longue estrade sur laquelle bougent les comédiens nécessite un mouvement bien équilibré. Les personnages marchent sur une corde raide. Les chants folkloriques, interprétés en direct par Karam Mourad, illustrent la situation dramatique. Les chansons du patrimoine de la Haute-Egypte sont en alternance avec les scènes dramatiques. Elles donnent plus de crédibilité et accentuent l’ambiance .
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