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Danses en diagonale

May Sélim, Lundi, 29 octobre 2018

Le chorégraphe libanais Walid Aouni est de retour à la direction de la troupe de danse contemporaine de l’Opéra du Caire. Il prépare un spectacle sur l’architecte iraqienne Zaha Hadid et entend introduire une nouvelle stratégie de gestion de la troupe.

Danses en diagonale

Après sept ans d’absence, le chorégraphe et met­teur en scène Walid Aouni, fondateur de la troupe de danse contemporaine de l’Opéra du Caire en 1993, est de retour avec le spectacle Zaha Hadid. Il s’agit d’un projet de coopération entre la troupe de danse contempo­raine et la troupe française Preljocaj. « En célébrant les 25 ans, le jubilé d’argent de la troupe de danse contemporaine, et après avoir repris le spectacle Icare, la direction de l’Opéra m’a contacté pour revenir à la direction artistique de la troupe, et ce, après la démission de son direc­teur Monadel Antar. Lors de la repré­sentation d’Icare, qui était mon tout premier spectacle avec la troupe aux débuts des années 1990, les respon­sables du théâtre Preljocaj m’avaient contacté pour la création d’un spec­tacle qui aborde l’oeuvre et les créa­tions de l’architecte iraqienne de renommée internationale Zaha Hadid. J’ai profité de l’occasion pour créer une sorte de coopération et d’atelier entre la troupe de danse contemporaine du Caire et la troupe française», explique Aouni.

Travailler sur Zaha Hadid semble être à la fois un défi et un plaisir pour Aouni. Ses recherches et études lui ont fait remarquer les approches géo­métriques, les diagonales et les points d’appui chez Hadid. « Au Liban, une construction urbaine signée Hadid est en cours d’exécution. Sur le chan­tier, j’ai été attiré par les formes et le design de l’architecte. Dans son architecture, on retrouve tant de points communs avec la danse soufie. Ses formes architecturales n’ont pas de point définitif de début ni de fin, le point d’appui de son design me rap­pelle le mouvement du pied du der­viche tourneur. C’est ainsi que je vais aborder ma chorégraphie », indique Aouni. Et d’ajouter: « Ce qui compte pour moi dans ce spec­tacle, c’est de présenter l’univers, le concept et le design de cette archi­tecte. Le personnage est bien pré­sent, mais il n’est pas vraiment mon protagoniste principal ». La troupe tout entière va participer au spec­tacle et danser lors de sa représenta­tion au Caire. En France, Aouni optera pour une chorégraphie plus dense et plus abstraite, avec unique­ment six danseurs.

Un nouvel élan

Pour préparer ce spectacle et redonner un air de fraîcheur à la troupe, Aouni a effectué une audi­tion pour de nouveaux danseurs professionnels. De plus, il a proposé une nouvelle hiérarchie et une réforme totale de la troupe de danse contemporaine de l’Opéra du Caire. « Je ne peux pas nier que certains membres de la troupe ont du talent et un grand potentiel au niveau de la chorégraphie et de la mise en scène. Et certains ont réussi à pré­senter des spectacles intéressants au cours des sept années passées. On ne peut pas nier le succès des spectacles de Monadel Antar, ex-directeur de la troupe, ni de Sally Ahmad, entraîneur de la troupe. Pourtant, les deux s’intéressent plus à la création de scènes spectacu­laires et dramatiques qu’à la choré­graphie elle-même. Je tiens absolu­ment à revenir à l’abstraction et à travailler le corps et le mouvement au premier plan », souligne Aouni.

Antar et Ahmad continueront dès lors à travailler comme choré­graphes et assistants de Aouni. Au programme de la troupe, Monadel présentera son nouveau spectacle Les Messages et Sally Ahmad Les Bonnes. Par ailleurs, après une série d’ateliers de formation et de cours d’entraînement, Aouni entend créer un organigramme dans lequel il classera les danseurs, les choré­graphes, les assistants et les nou­veaux membres. « Il faut avoir une formation continue pour les membres de la troupe. C’est un moyen nécessaire pour promouvoir et renforcer les capacités des dan­seurs et encourager l’esprit de concurrence entre eux. J’aimerais aussi instaurer une école de danse au sein de l’Opéra du Caire », dit Aouni. Mais ses plans ne se limitent pas à cela. Il rêve de ressusciter le Festival international de danse contemporaine, qu’il a déjà dirigé entre 2000 et 2010, afin de s’ouvrir à d’autres troupes de danse de par le monde. « Tous mes projets et plans visent à placer nos chorégraphies et danseurs sur le plan internatio­nal », conclut le chorégraphe .

Zaha Hadid est prévu pour mars 2019.

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