Chérine revient à la scène artistique avec Nassay (tu n’as pas de mémoire).
Ecouter Chérine Abdel-Wahab est toujours un grand plaisir du fait de sa voix caractéristique et de sa verve, portant clairement sa signature. Cette voix, on ne l’avait pas entendue depuis l’album Ana Kétir (j’ai plein d’attitudes), sorti en 2014. Après quatre ans d’absence, la chanteuse fait son come-back avec Nassay (tu n’as pas de mémoire), sorti partiellement sur Internet. Quatre chansons triées nous offrent un avantgoût de l’album, qui sortira intégralement dans quelques jours.
Ce nouvel opus s’est fait attendre du fait de problèmes entre la chanteuse et son ancienne société de production Nogoum Records. La chanteuse n’aurait pas respecté leur contrat signé en 2013 – selon un communiqué publié par la société de production – en lançant son nouvel album à travers une autre société : All Arts. Ce qui a poussé la première société à poursuivre l’artiste judiciairement et à rendre la sortie de l’album de plus en plus incertaine. Sur Internet, cette histoire a boosté le nombre d’écoute et de téléchargements des nouvelles chansons.
Nouveaux rythmes au menu
Chérine a voulu qu’un vent de fraîcheur souffle sur ce nouvel album, ce qu’on peut entendre dès la première chanson, Nassay. Sur des airs oscillant entre house, disco et salsa, seule la voix de Chérine donne la touche orientale, en racontant l’histoire d’une femme qui souffre de la nonchalance et de la négligence de son bien-aimé. Elle l’invite à se laisser aller et à lui révéler ses vrais sentiments.
A travers des paroles écrites par Tamer Hussein, ainsi que des airs musicaux signés Tamer Ali et arrangés par Mohamad Al- Naboulsi, ce hit reste assez léger, même s’il possède un certain charme. Toutefois, il n’est pas à la hauteur du talent de la chanteuse, ni de son compositeur. La seconde chanson, Aboul- Reggala (maître de tous les hommes), a été écrite par Ayman Bahgat Qamar et composée et arrangée par Khaled Ezz. Ce dernier est le compositeur fétiche de l’artiste depuis ses tous premiers albums. Dans cette chanson, il excelle à présenter Chérine comme chanteuse orientale. Un style qui lui va bien, même si le refrain s’approche plutôt du rythme de la dabké libanaise.
A travers la chanson Zaman (autrefois), écrite par Amir Teama, composée par Khaled Ezz et arrangée par Al-Naboulsi, la chanteuse critique toujours l’attitude de son bien-aimé qu’elle juge bizarre. Elle offre ici aux mélomanes des sonorités house mêlées au style maghrébin. Percussions, guitare espagnole et accordéon sont présents pour illustrer le style romantique de Chérine, mêlant, sans grande sophistication, les airs occidentaux et orientaux. Une chanson douce, montrant nettement le talent de la chanteuse. La dernière chanson est Lawaani (il m’a secoué), avec un arrangement instrumental très oriental cette fois-ci, à la saïdi, que ce soit au niveau de la musique ou de celui des paroles.
Une première pour Chérine. Ecrite toujours par Ayman Bahgat Qamar, composée par Mohamad Yéhia et arrangée par Toma, cette chanson a quelque chose de nostalgique, à cause de l’usage du rythme oriental du maqsoum. L’amour abonde et les deux amoureux sont entourés d’un halo magique.
En conclusion, Nassay, dans sa version introductive, sonne comme un album richement rythmé, où Chérine Abdel-Wahab, sans susciter une fascination extrême, s’aventure sur des pistes qu’elle a peu fréquentées jusqu’alors.
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