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Centre-ville versus Zamalek

May Sélim, Mardi, 11 juin 2013

Le centre-ville n’est plus le pôle d’attraction des galeries d’art contemporain. Ces dernières années, Zamalek lui fait nettement concurrence.

Cairo Berlin, Espace Karim Francis, Galerie Portrait et Art Bridge Cairo (ABC, le pont d’art du Caire) ne sont plus qu’un souvenir lointain. C’étaient des galeries d’art contempo­rain qui ont marqué le centre-ville cairote et qui, pour des raisons multiples, ont fermé bou­tique. Cairo Berlin, favorisant dans le temps l’échange entre ces deux villes dans les années 1990 et jusqu’en 2001, a disparu suite à la mort de sa propriétaire allemande. L’Espace Karim Francis, au coin de la rue Qasr Al-Nil et la rue Al-Chérifein, a fait date, presque durant la même période, mais ne fait plus partie de la scène artistique. La galerie Portrait de Bab Al-Louq, qui visait à ressusciter le rôle de la salle des arts de l’association des amateurs des beaux-arts, a souffert de gros problèmes bud­gétaires surtout après la révolution. Les res­ponsables de Art Bridge Cairo (ABC, le pont de l’art du Caire), inauguré quelques mois après la révolution, toujours à Bab Al-Louq, ne pouvaient pas non plus joindre les deux bouts.

A part les galeries Townhouse, Machrabiya et l’Atelier du Caire, le centre-ville n’est plus le point d’attraction des espaces d’arts plastiques, comme dans le temps.

En quête d’un public intéressé par l’art contemporain et de collectionneurs, les proprié­taires des galeries et curateurs se sont plutôt dirigés vers le quartier huppé de Zamalek (la rive ouest du Nil). Après la révolution, et en moins de deux ans, plus de cinq galeries ont ouvert : Misr, Anthropologie, Cala, The Gallery et Artstalk. Même la galerie Tache qui avait choisi de tenir ses locaux sur la route désertique du Caire-Alexandrie a inauguré l’espace Left Bank à Zamalek. Dans ce nouvel espace, avec vue sur le Nil, précisément à l’entrée d’un fameux restaurant, des vernissages « soft » ont lieu, regroupant le beau monde. Ensuite la même exposition se déplace à la galerie Tache, après avoir attiré l’attention de la jet-set.

Cette galerie ne cherche pas à faire concur­rence avec ses homologues, ancrées à Zamalek : Massar, Zamalek, Safarkhan ou autres. Car celles-ci tentent, notamment ces derniers temps, d’adopter de jeunes artistes, en même temps que d’autres plus confirmés, et de vendre leurs oeuvres à des prix relativement modérés. Malgré les circonstances actuelles, ces galeries contem­poraines luttent pour la survie, offrant à Zamalek un petit air de fraîcheur.

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