Cairo Berlin, Espace Karim Francis, Galerie Portrait et Art Bridge Cairo (ABC, le pont d’art du Caire) ne sont plus qu’un souvenir lointain. C’étaient des galeries d’art contemporain qui ont marqué le centre-ville cairote et qui, pour des raisons multiples, ont fermé boutique. Cairo Berlin, favorisant dans le temps l’échange entre ces deux villes dans les années 1990 et jusqu’en 2001, a disparu suite à la mort de sa propriétaire allemande. L’Espace Karim Francis, au coin de la rue Qasr Al-Nil et la rue Al-Chérifein, a fait date, presque durant la même période, mais ne fait plus partie de la scène artistique. La galerie Portrait de Bab Al-Louq, qui visait à ressusciter le rôle de la salle des arts de l’association des amateurs des beaux-arts, a souffert de gros problèmes budgétaires surtout après la révolution. Les responsables de Art Bridge Cairo (ABC, le pont de l’art du Caire), inauguré quelques mois après la révolution, toujours à Bab Al-Louq, ne pouvaient pas non plus joindre les deux bouts.
A part les galeries Townhouse, Machrabiya et l’Atelier du Caire, le centre-ville n’est plus le point d’attraction des espaces d’arts plastiques, comme dans le temps.
En quête d’un public intéressé par l’art contemporain et de collectionneurs, les propriétaires des galeries et curateurs se sont plutôt dirigés vers le quartier huppé de Zamalek (la rive ouest du Nil). Après la révolution, et en moins de deux ans, plus de cinq galeries ont ouvert : Misr, Anthropologie, Cala, The Gallery et Artstalk. Même la galerie Tache qui avait choisi de tenir ses locaux sur la route désertique du Caire-Alexandrie a inauguré l’espace Left Bank à Zamalek. Dans ce nouvel espace, avec vue sur le Nil, précisément à l’entrée d’un fameux restaurant, des vernissages « soft » ont lieu, regroupant le beau monde. Ensuite la même exposition se déplace à la galerie Tache, après avoir attiré l’attention de la jet-set.
Cette galerie ne cherche pas à faire concurrence avec ses homologues, ancrées à Zamalek : Massar, Zamalek, Safarkhan ou autres. Car celles-ci tentent, notamment ces derniers temps, d’adopter de jeunes artistes, en même temps que d’autres plus confirmés, et de vendre leurs oeuvres à des prix relativement modérés. Malgré les circonstances actuelles, ces galeries contemporaines luttent pour la survie, offrant à Zamalek un petit air de fraîcheur.
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