Douze ans après la dernière Biennale des cinémas arabes à Paris (1992-2006), qui avait valu à l’Institut du Monde Arabe (IMA) de devenir une référence mondiale en matière du 7e art, un nouveau cycle s’est ouvert avec cette édition 2018, pleine de promesses. Dans son mot d’accueil, Jack Lang, ancien ministre français et actuel président de l’IMA, s’est montré enchanté de constater que les participants au festival, en compétition ou non, viennent de pays arabes variés — Algérie, Egypte, Syrie, Liban, Iraq, Emirats, Maroc, Tunisie ou encore Arabie saoudite — et qu’ils sont jeunes, même très jeunes.

Mohamed Hefzy, membre du jury des films de fiction.
Ces amoureux du 7e art ont tous choisi de passer derrière la caméra pour raconter leur monde arabe, différemment. Ils souhaitent partager avec le reste du monde leurs visions quant à leurs sociétés, tout en défiant les clichés et en dénonçant les travers et les injustices, et ce, grâce à des productions audiovisuelles qui leur ressemblent. « Nous voulons faire des films qui soient intéressants et qui fassent un peu réfléchir », avait déclaré le réalisateur Ahmad Amer à la presse française. Une citation reprise par Lang lui-même dans son mot d’accueil.
Au programme, plus de 80 films, fictions et documentaires, courts et longs métrages, tous produits les deux dernières années. Ceux-ci sont présentés pendant les 10 jours du festival. A l’issue de la compétition, un trophée sera remis aux lauréats des deux compétitions : celle du documentaire et celle de la fiction.
L’Egypte est présente avec plusieurs films, dans les deux compétitions.
Dans les longs métrages documentaires figurent Khan, le mentor, d’Ahmed Rashwan (2018), 53 mn, en première mondiale, et Nous n’avons jamais été enfants, de Mahmoud Soliman (2016), 87 mn, en première parisienne. Alors que dans les courts métrages concourent Ma fenêtre, de Bahaa Al-Gamal (2016), 16 mn, en première française, et Sculpting in Time, de Youssef Nasser (2017), 26 mn, en première française.
Les longs métrages de la compétition fiction réunissent le film d’Ahmad Amer, Kiss Me Not (2017), 85 mn, en première européenne, et Photocopie, de Tamer Ashry (2017), 95 mn, en première française. Les courts métrages, eux, incluent Marche arrière, de Noha Adel (2017), 14 mn, en première française, Punchline, de Christophe M. Saber, Egypte-Suisse (2017), 8 mn, et Sacrilège, également de Christophe M. Saber, Egypte-France-Suisse (2017), 14:30 mn.
Ateliers et prix

Hiam Abbass, actrice et réalisatrice palestinienne.
Les réalisateurs de ces films ne sont pas les seuls Egyptiens présents au festival. Parmi les membres du jury et le groupe des organisateurs figure Mohamed Hefzy, scénariste et producteur, qui a récemment été nommé président de l’édition 2018 du Festival international du film du Caire. Le réalisateur Saad Hendawy est également présent sur la liste des invités.
Le festival s’est ouvert avec Capharnaüm, de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki (Liban, France, Qatar), hors compétition. Le film a remporté le prix du jury au Festival de Cannes 2018. La programmation rend aussi hommage au cinéaste libanais Jean Chamoun ainsi qu’à l’acteur, réalisateur et scénariste algérien Mahmoud Zemmouri.
Un atelier d’écriture de scénarios de courts métrages est destiné aux porteurs de projets des deux rives de la Méditerranée. Et un prix couronnera le meilleur scénario à la fin de l’atelier. Sans oublier le second atelier « Talents en court, de l’écrit à l’écran », dédié aux jeunes autodidactes désireux de découvrir les différentes étapes d’un film. Le 8 juillet, le festival sera clôturé avec la reprise des films primés, en séances, accès libre.
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