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L’Egypte, le Liban et le Maroc à l’affiche

Yasser Moheb, Mardi, 08 mai 2018

L’Egypte, le Liban et le Maroc à l’affiche
Yomeddine, de l’Egyptien Abou-Bakr Chawqi.

Si la liste des films en compétition à Cannes est le plus souvent restée vide de noms arabes, et notamment égyptiens, exception faite de quelques rares titres, la cuvée 2018 fait, pour une fois, la part belle aux oeuvres arabes et africaines. Ainsi, un long métrage d’Egypte est en lice dans cette compétition avec Yomeddine (jour du jugement), du jeune Egyptien Abou- Bakr Chawqi, le seul premier film de cette prestigieuse sélection. Sorte de road-movie tragi-comique, le film raconte l’histoire d’un homme qui quitte, pour la première fois, la colonie de lépreux dans laquelle il vit dans le désert égyptien, afin de parcourir l’Egypte, en compagnie d’un orphelin nubien et d’un âne, en quête de sa famille qui l’a abandonné enfant. Le rôle principal a été confié à un acteur non professionnel, lui-même atteint par la lèpre.

Pour sa part, la Libanaise Nadine Labaki, venue déjà deux fois à Cannes — avec Caramel A la Quinzaine des Réalisateurs en 2007 et avec Et Maintenant, on va où ? à la sélection Un Certain Regard en 2010 — peut concourir pour la palme d’or avec son 3e long métrage, Capharnaüm. Ce film raconte la vie quotidienne à Beyrouth et dénonce les injustices que subissent les enfants dans le Liban d’aujourd’hui. Un film « qui dit des choses que seul le cinéma peut dire », selon Thierry Frémaux.

Un regard africain

Dans l’autre grande sélection du festival, Un Certain Regard, on trouve cette année trois films réalisés par des Africains. Il s’agit d’abord de la cinéaste franco-marocaine Meryem Benm’Barek, qui présente son film Sofia pour le compte du Maroc. C’est la première projection cannoise d’un film marocain depuis Much Loved de Nabil Ayouch en 2015 A la Quinzaine des Réalisateurs.

Cette fois-ci, c’est donc un premier long métrage de signature féminine, qui évoque le parcours d’une toute jeune maman qui veut éviter d’être dénoncée par l’hôpital comme fille-mère et part à la recherche du père de son enfant nouveau-né.

Un thème qui ne manque ni audace, ni courage. C’est aussi le cas du film Rafiki de la Kényane Wanuri Kahiu, qui ose, pour sa part, conter l’histoire d’amour entre deux jeunes femmes, une histoire rendue difficile par leurs familles et le poids de la tradition. Ce deuxième long métrage de fiction pour la réalisatrice est basé sur la nouvelle Jambula Tree de l’écrivaine ougandaise Monica Arac de Nyeko.

Finalement, c’est au tour d’Etienne Kallos, cinéaste d’origine grecque, mais vivant en Afrique du Sud, pays dont il a pris la nationalité, de montrer à Cannes son premier long métrage, Les Moissonneurs, un drame qui se passe en pays africain.

Quant à la Syrienne Gaya Jiji, elle va projeter son premier film Mon Tissu préféré, portant sur l’histoire d’une jeune femme tiraillée entre son envie de liberté et l’envie de s’expatrier via un mariage arrangé. Néanmoins, les noces doivent se dérouler au moment où débute la guerre civile, et elle doit finalement renoncer à tous ses espoirs quand son promis choisit d’épouser sa soeur cadette.

Une ouverture au parfum d’Espagne

L’événement cannois a commencé par sa soirée d’ouverture et la projection du long métrage Everybody Knows (chacun sait), thriller psychologique réalisé par l’Iranien Asghar Farhadi et qui réunit à l’écran un couple espagnol déjà soudé dans la vie : la comédienne Pénélope Cruz et son mari, l’acteur Javier Bardem. Entièrement tourné en espagnol, dans la péninsule Ibérique, le 8e long métrage d’Asghar Farhadi suit l’histoire de Laura — campée par Cruz — qui vit avec son mari et leurs enfants à Buenos Aires. A l’occasion d’une fête de famille, elle revient dans son village natal, en Espagne, avec ses enfants. Un événement inattendu va bouleverser le cours de leur existence. La famille, ses secrets, ses rapports, ses coutumes et les choix moraux qu’ils exigent sont, comme chacun des scénarios du cinéaste, au coeur de l’intrigue.

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