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Les jeunes s’expriment à haute voix

May Sélim, Lundi, 19 mars 2018

Les jeunes s’expriment à haute voix
Taa Sakéna (t muet) (Photo: Bassam Al-Zoghby)

Le festival D-CAF présente une nouvelle ver­sion de son volet Arab Arts Focus (AAF) pour la 4e fois. En fait, il s’agit d’une biennale lancée en 2014, où les directeurs des centres culturels, les producteurs, les chorégraphes et les metteurs en scène sont invités à découvrir les créations de plusieurs jeunes artistes issus du monde arabe. Cette année, AAF montre plus de 17 spectacles, d’Egypte, du Liban, du Maroc, d’Iraq, de Palestine, de Jordanie et de Tunisie. Les spec­tacles donnés entre le 22 et le 26 mars traduisent l’intérêt que portent les jeunes aux défis poli­tiques qu’affronte le monde arabe.

Avant la Révolution d’Ahmad Al-Attar fait plonger le public dans la période ayant précédé la révolution, dépeignant ainsi la stagnation qui a rendu l’éruption inévitable.

La libanaise Tani Al-Khouri aborde le pro­blème des réfugiés à travers un spectacle inte­ractif, As Far As My Fingertips Take Me, impli­quant le public dans leurs histoires. Et le Norvégien d’origine palestinienne Ahmed Tobasi résume sa propre histoire dans les camps de réfugiés à Jénine à travers sa pièce de théâtre And Here I am.

D’autres spectacles accordent une place parti­culière aux femmes, notamment Taä Sakena (T muet) et Aïcha, allant bien au-delà des clichés féministes. La metteuse en scène Nada Sabet, dans sa pièce Taa Sakena, résume le quotidien des mères ayant des enfants atteints de pro­blèmes mentaux. Sur les planches, tout un monde féminin plein de sarcasme et de peine se dévoile.

Aïcha de Dalia Kholeif dévoile les conflits d’une femme atteinte d’une maladie fatale. La femme lutte corps et âme pour sauver sa propre vie.

Non sans sarcasme aussi, le Libanais Issam Bou Khaled évoque le quotidien d’un vieux couple dans Carnivorous. Tout pousse l’homme et la femme au suicide, d’où pas mal de ques­tions existentialistes.

Les spectacles de danse signés par Chaïmaa Choukri, Mounir Saïd, Mohamad Fouad et d’autres jeunes arabes multiplient à leur tour les questions existentialistes. Les danseurs-choré­graphes s’interrogent sur les atrocités du monde actuel, sur la paix et sur le rôle qu’il devrait jouer au sein de leur société. Ils expriment leur désarroi et sont à la recherche d’une lueur d’espoir .

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