J’ai envie qu’on parte ensemble en Inde, en Amérique latine, en
Thaïlande. Toi, tu écris, et moi, je prends des photos.
— Mon Dieu ! Ce serait beau, Roger.
— Mais le travail, l’argent, le mariage. Comment allons-nous nous
débrouiller ?
(Photo : Roger Anis)
— Et si l’on pouvait obtenir un appartement dans l’un de ces
immeubles ? L’endroit n’est pas mal et pas loin du centre du Caire.
— Tu sais combien pourrait coûter un appartement ici ?
(Photo : Roger Anis)
« L’IMA s’est lancé un défi qui n’avait encore été relevé par aucune grande institution », écrit Jack Lang, président de l’Institut du Monde Arabe (IMA), dans l’introduction du catalogue officiel de 200 pages de l’exposition Chrétiens d’Orient. 2 000 ans d’Histoire, qui s’est tenue à l’IMA à Paris jusqu’au 14 janvier dernier. Il poursuit : « Nous avons voulu évoquer, au sein d’une exposition unique, le christianisme oriental sous toutes ses facettes : historique, culturelle et cultuelle dans le monde arabe. Nous avons aussi présenté les chrétiens d’Orient dans leur pluralité et dans toute la complexité contemporaine de leur histoire millénaire ».
Selfie du couple Roger Anis et Karoline Kamel avec le président Emmanuel Macron, à la demande du président lui-même. De quoi rendre le couple égyptien encore plus heureux.
(Photo : Roger Anis)
L’exposition-événement était divisée en quatre sections : l’Antiquité, le Moyen Age, l’époque ottomane et les temps modernes. Raphaëlle Ziadé, experte au Musée des beaux-arts de Paris et commissaire scientifique de l’exposition, explique : « Nous passons de pièces archéologiques à des témoignages contemporains. Quant au portrait des chrétiens d’Orient d’aujourd’hui, il est basé sur des oeuvres d’artistes contemporains ». Des artistes contemporains ont été choisis pour l’occasion, dont, entre autres, le jeune photographe égyptien Roger Anis, qui a présenté une série de photographies intitulée Mariage Béni.
— Je n’arrive pas à croire que nous marchons dans la rue main dans la main.
— J’ai honte, en fait, de faire comme les ados. Je n’aime pas ça !
— Regarde, en amour, ce n’est pas une honte d’être des adolescents, même des enfants …
(Photo : Roger Anis)
Les photographies de Roger Anis et de son épouse, Karoline Kamel, journaliste, ont été exposées juste avant la sortie de l’exposition. « J’ai voulu présenter au monde les circonstances dans lesquelles vivent les jeunes Egyptiens d’aujourd’hui. Ma petite série de photographies montre un côté inhabituel, mais surtout réel, de l’Egypte », affirme Roger Anis. Et d’ajouter : « C’était un projet personnel, à moi et à ma partenaire. En 2015, alors que nous n’étions pas encore mariés, nous avons voulu parler de nos peurs, de nos rêves et de nos espoirs. Nous trouvions le mariage en Egypte plein de défis et de procédures compliquées, soit dans nos traditions, soit dans notre religion ou même en ce qui concerne l’aspect financier.
— Ce qui est bien chez les catholiques, c’est qu’il n’y a pas de divorce …
— Hum ... Hum ... Hum ...
(Photo : Roger Anis)
Ensemble, Karoline et moi, nous avons exprimé certaines de nos peurs et de nos inquiétudes que partage avec nous la majorité des jeunes chrétiens d’aujourd’hui ». Roger Anis a travaillé comme photojournaliste pour le compte de plusieurs organismes locaux et internationaux, dont le quotidien Al-Shorouk, Associated Press, Time, Unicef, etc. Il a obtenu une licence de la faculté des beaux-arts et un diplôme en médias et journalisme au Danemark en 2015. Il a été le lauréat du Nokia Photo Award, le premier concours du genre organisé par la Fondation Thomson Reuters.
Lien court: