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Sculpture: Le fer dans tous ses états

May Sélim, Mardi, 30 avril 2013

Un premier symposium dédié à la ferraille et à l’étain expérimente le travail sur des matières bon marché. Dix artistes égyptiens sont à l’oeuvre jusqu’au 9 mai au musée Mahmoud Mokhtar.

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Le chantier en plein air au musée Mahmoud Mokhtar est assez vaste. Des étiquettes indiquant les noms des artistes sont placées sur le site. Des planches, des cylindres et de longues brochettes en fer sont déposés aussi, notamment des pièces en étain. Des machines à souder, des disques pour couper, des masques, des chalumeaux à feu ... La première édition du symposium des sculptures en fer et étain est particulière. Depuis quelques jours, les artistes, derrière leurs masques, ne font que couper, souder et assem­bler.

« Après Salah Abdel-Karim, qui possédait une grande expérience dans la sculpture en ferraille, il est rare de trouver des sculpteurs qui optent pour cette matière. A travers ce symposium, nous voulons fournir aux sculpteurs le fer, l’étain et leur permettre de créer des oeuvres de grands formats dans une ambiance d’échange d’idées et de tech­niques », explique Chams Al-Qoronfoli, commissaire du sym­posium.

Dix sculpteurs égyptiens partici­pent au symposium, limité cette année aux artistes locaux. Mais à partir de l’année prochaine, le sym­posium accueillera aussi des sculp­teurs des quatre coins du monde.

« Le symposium n’a pas de thème précis. Il permet à tous les artistes de s’exprimer librement. Les cri­tères de la sélection sont basés sur la qualité des projets et la manière d’associer le fer et l’étain », sou­ligne Omar Tousson, vice-commis­saire du symposium.

Passionnés par les relations entre les lignes et les formes géomé­triques, les jeunes sculpteurs Hani Al-Sayed, Ahmed Abdel-Fattah et Ahmed Moussa travaillent selon des approches mettant en évidence l’abstraction. Leurs sculptures per­mettent aux récepteurs de suivre le trajet des lignes géométriques et de détecter le mouvement. Leurs com­positions sont basées sur le fer comme un matériau principal. Quant à l’étain, il est utilisé comme un élément décoratif. Abdel-Fattah tente de donner à sa sculpture l’air d’une oeuvre recyclée. Moussa, lui, s’intéresse à montrer l’effet du vent sur les surfaces verticales du fer, d’où une légèreté et une fragilité.

Assad Said tâche de développer et d’élaborer à travers l’abstraction la notion de la sculpture de l’espace. Des lignes et des formes fines en fer cadrent l’espace, afin de s’éloigner des concepts du volume et de la pesanteur souvent liés à la sculp­ture.

Art naïf

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Les artistes en chantier … savec Hani Al-Sayed et Assad Said, la ferraille est de mise. (Photo: Omar Tousson)

L’art naïf et l’expression directe est de mise avec la création d’Ab­dou Ramzi. Connu pour ses sculp­tures en étain et ses créations com­merciales, Ramzi est fier de partici­per à cette édition. Il utilise une ancienne bicyclette et forme des planches en fer pour créer une image de la vie quotidienne. Un pauvre homme à vélo qui porte sur la tête un panneau avec trois miches de pain, en allusion au niveau de vie qui s’est détérioré.

Taha Nasr et Ola Moussa ont choisi le figuratif. Nasr sculpte un homme en mouvement. Le dos courbé témoigne d’une personne qui s’apprête à faire un saut en arrière. C’est l’actualité qui nous pèse et qui dénote une régression.

En revanche, Ola Moussa montre des jeunes dans les manifestations pour nous rappeler la force de cette jeunesse et du peuple. Un message d’espoir.

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