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Déchiffrer les codes du numérique

May Sélim , Lundi, 06 mars 2017

La deuxième édition du Festival international des arts numériques DI EGY se tient du 7 au 14 mars, et regroupe les oeuvres d’une quarantaine d’artistes. Le festival se focalise sur les aspects de l’art numérique et son influence sur les jeunes artistes.

Déchiffrer les codes du numérique
Corps fondu de Mounir Gouri.

Enfin, la deuxième édition du Festival DI EGY commence, quatre ans après sa première édition. La raison en est simple : le manque de moyens financiers. Fondé en 2013 par l’association Out of Circle (hors du cercle), le festival se focalise sur les différents aspects de l’art numérique et son influence sur les jeunes artistes égyptiens. « Les outils numériques envahissent notre monde. Les jeunes artistes manipulent parfaitement bien les médiums numériques dans leurs oeuvres artistiques : installations, art vidéo, photographie, etc. J’ai voulu juste créer une plateforme pour ces artistes appartenant à ces disciplines artistiques différentes, liées à la numérisation », explique Elham Khattab, fondatrice du festival. Après le succès de la première édition, elle a déployé un effort monstre, afin de donner suite à cette activité. Après une longue période d’attente, la voilà réussir une deuxième édition, prévoyant une série de manifestations dont une exposition à Darb 1718, des colloques et rencontres artistiques, toujours au même endroit et à l’Université MSA (Modern Science Academy), ainsi qu’un programme spécial DI EGY Kids.

« Au départ, on cherchait à mélanger la culture numérique et les traits caractéristiques de l’identité égyptienne. C’est pourquoi on a choisi de tenir le festival dans des espaces différents, à l’architecture très égyptienne : Darb 1718 par exemple est construit dans le Vieux Caire, la place Al-Khalifa, un quartier du Caire fatimide, etc. Cela ne veut pas dire que le festival se limite à la culture égyptienne. Le monde de l’art visuel est extrêmement large et s’ouvre à toutes les cultures », ajoute Weäm Al-Masry, directrice du festival. Et d’ajouter : « Il faut souligner que les arts numériques ont fait leur apparition dans les années 1970. Pourtant, leur pratique en Egypte est restée très limitée. Nous essayons d’interroger l’impact de l’évolution technologique sur le champ de l’art visuel. A travers de nouveaux logiciels, les artistes ont la possibilité de réaliser leurs rêves. Ils ont la chance de s’exprimer librement. Les codes dont on parle, à travers le festival, sont plutôt relatifs au langage de la programmation informatique ».

L’actualité en vidéo
L’exposition, à Darb 1718, regroupe les oeuvres de plusieurs artistes attachés à leurs identités culturelles, propres au monde arabe. On y retrouve ainsi des oeuvres égyptiennes qui traitent du quotidien chaotique de la ville, comme chez Ahmad Al-Chaer, Omar Adel et d’autres.

L’Algérien, Mounir Gouri, exprime son effroi quant à l’extrémisme dans sa vidéo Corps fondu. Il aspire à une Algérie audacieuse, créative et prospère. Dans sa vidéo, le protagoniste-observateur devient aussi sujet d’observation. Il est épié par pas mal d’autres. Le Marocain Nassim Azarzar rassemble des matières de son environnement et les modifie pour révéler leur poésie cachée.

Avec le Japonais Masasuke Yasumoto, on découvre le monde des jeux numériques, à travers un atelier et une conférence, à l’Université MSA. L’Autrichien Günther Friesinger tient lui aussi une conférence sur l’organisation des expositions et des manifestations sur l’art visuel, à l’Université américaine. S’ajoutent à cela des rencontres avec Khaled Hafez et Chadi Al-Nouchouqaty.

Quant à DI EGY Kids, deux jours d’ateliers et de coopération avec l’association Al-Athar Lana visent à rapprocher les arts numériques des enfants du quartier populaire d’Al-Khalifa et à leur apprendre à s’exprimer, en créant des oeuvres d’art avec leurs téléphones et leurs ordinateurs portables .

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