Shereen Abdo : look et chansons rebelles.
Avoir une voix capable de chanter de divers styles et sons musicaux, dans un mélange aux entrelacs funky, jazzy, folk électronique, métal, blues, folklorique, gnawa et surtout rock … Riches en tonalités et explosifs en sonorités. C’est ce qui caractérise la jeune chanteuse égyptienne autodidacte et polyvalente, Shereen Abdo, 31 ans. Elle ressemble pour beaucoup à sa génération d’artistes indépendants, qui ont fait surface après la révolution du 25 janvier 2011, par le fait de toucher dans ses chansons, en arabe dialectal, à tout ce qui est humain, loin de l’apanage du commercial. Le projet musical de Shereen Abdo, intitulé A-Live (vivant), ou (Hay, en arabe), fait actuellement le tour des espaces culturels cairotes publics et privés, dont le Cairo Jazz Club, Room, Saqiet Al-Sawi, et prochainement à Elbet Alwane et Darb 1718. Elle y reprend des oeuvres orientales, classiques et folkloriques, tout en ajoutant quelques nouvelles chansons et des arrangements musicaux qu’elle a elle-même signés comme Ana Mott Fi Hobi (je meurs dans mon amour), Sahabet Seif (nuage d’été) et Bokra (demain). Celles-ci évoquent souvent les soucis des jeunes coléreux et téméraires et remportent un grand succès sur la toile, précisément sur le site musical Sound Cloud. « Je vise essentiellement le jeune public des réseaux sociaux et ceux de la rue. Que mes chansons soient piratées ou pas, peu importe. Le côté commercial m’intéresse peu. Diffuser mes chansons sur Sound Cloud multiplie mes fans à la différence de leurs cultures », déclare Abdo. Sa première apparition sur scène était à travers la manifestation Al-Fan Midan qui se déroulait à la place Abdine, au lendemain de la révolution, et parfois à la place Tahrir. « Je ne pensais pas qu’un jour j’allais chanter en public, même si je suis née dans une maison dotée d’une bibliothèque musicale regroupant plusieurs oeuvres du patrimoine égyptien », s’exclame Abdo qui a fondé en 2009 un ensemble musical : Achra Gharbi. Puis en 2013, elle a lancé une autre troupe Lupiria, spécialisée dans la musique gnawa et soufie, qu’elle mêle à des airs occidentaux.
Surtout du rock
« Ma musique est unique, parce qu’elle est l’expression de ma singularité : femme, musicienne, égyptienne, indépendante, attirée par la tradition, l’inconnu et le nouveau, vivant dans une société masculine. Je cherche à combattre le repli identitaire qui mine la culture humaine au sens plus général », confirme Abdo. Et d’ajouter : « C’est le musicien et compositeur, Fathi Salama, qui m’a découvert lors d’une audition, en 2008. Il m’a appris comment faire des chansons simples, à la portée de tous ». A ses débuts, elle était souvent l’invitée spéciale de plusieurs troupes musicales underground comme Iskinderella, Darwasha et Habayebna. Ayant collaboré également avec le cheikh Zain Mahmoud, maître incontesté de la geste hilalienne et du mawal, et avec le compositeur libanais Ziad Rahbani, elle a appris également à mieux fusionner le traditionnel et le contemporain. « Rahbani a aimé mon interprétation de la chanson La Wennabi Ya Abdou, en concert. Par la suite, il m’a invitée à partager ses tournées musicales, durant l’été 2014-2015 au Liban », précise-t-elle. Et de poursuivre : « Je suis révoltée et téméraire. J’aime surtout le rock car il me donne l’occasion d’exprimer mes pensées dans la spontanéité totale, à l’instar de mon idole Sting, le parfait rock man, pour moi ».
Le 9 décembre, à Darb 1718, dans le Vieux Caire, à 20
Lien court: