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Grosses recettes, peu d’originalité

Yasser Moheb, Mardi, 11 octobre 2016

Laff wa Dawarane (l’art de countourner), comédie à l’eau de rose, regroupant des comédiens doués comme Ahmad Helmi et Dounia Samir Ghanem, est en deçà des attentes. De l’hilarité gratuite.

Elissa redonne de la voix et de la romance
Un Ahmad Helmi plus fade que jamais.

Encore une comédie qui vient clôturer la saison d’été et faire box-office. Grâce à ses succès cumulés, le comédien Ahmad Helmi s’est arraché l’estime de ses fans. Cependant, cette fois-ci il a présenté une comédie sans éclat : Laff wa Dawarane (l’art de contourner). L’histoire est simple : Nour, un jeune guide touristique – campé par Ahmad Helmi – décide de remplacer secrètement son collègue Hani, ayant gagné un voyage pour Charm Al-Cheikh, à travers un concours sur Internet destiné aux jeunes mariés.

Dans le chalet qui lui est réservé, à la station balnéaire, il rencontre une autre « fausse lauréate », Laila, qui elle aussi se fait passer pour quelqu’un d’autre. Il s’agit de la comédienne Dounia Samir Ghanem, partageant la vedette avec Helmi, dont l’apparition promet de suivre une idylle amou­reuse, liant les deux coeurs, emballée par une série de chamailles et d’aven­tures comiques.

Plusieurs idées en un seul plat, mal­heureusement sans aucune saveur. Car dès le premier quart d’heure du film, on se rend compte que ce n’est pas la comédie tant attendue, avec Helmi qui n’avance rien d’original. Durant la première partie du film, nous assistons aux aventures entre les deux jeunes gens, qui font tout pour que leur tricherie ne soit pas décou­verte par le directeur de l’hôtel où ils passent leur fausse lune de miel. Pourtant, le film démarre bien. On s’ennuie peu au début jusqu’à ce que l’histoire prenne une tournure plus clichée. Mais, le tout s’effondre au bout d’une demi-heure. On tourne en rond jusqu’à la fin, facile à deviner.

Une neutralité choquante
Le réaliasteur Khaled Mareï signe peut-être le plus grand simplissime de sa carrière. Ayant déjà tourné de belles comédies romantiques, il se perd dans des dédales dramatiques superficiels, laissant la voie libre aux acteurs pour improviser clairement face aux caméras. De quoi donner l’impression d’assister à une pièce de théâtre mal cousue.

Le scénario de Menna Fawzi s’avère sans crédibilité ni efficacité. L’histoire reste assez invraisemblable, empreinte de préjugés et de stéréo­types, en prenant la voie de la rigolade gratuite, avec des événements tirés par les cheveux et des personnages caricaturaux. Le tandem de comé­diens, tant doués l’un que l’autre, présente une prestation sans bémol ni génie, assez fade mais potable.

Quoique bien réalisé grosso modo, le film abonde de tous les stéréotypes que l’on peut voir dans les comédies à l’eau de rose : un bel homme qui tombe amoureux d’une jeune fille forcément belle, des paysages ravis­sants la mer Rouge, des promenades et des aventures sur la plage, etc. Bref, rien dans ce film n’est à sauver.

Ayant enregistré quelque 20 mil­lions de recettes, l’oeuvre est plus proche d’un téléfilm que du cinéma, fournissant sans cesse un sentiment de longueur. Personne n’y paraît au som­met de son art .

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