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Adonis, le coeur du Liban

Névine Lameï, Lundi, 26 septembre 2016

Le groupe libanais Adonis raconte, en chansons, des bribes de vie dans le Liban d’au­jourd’hui. Rendez-vous le 28 sep­tembre au théâtre Al-Guéneina.

Adonis, le coeur du Liban
Adonis, un « échappatoire » à la tension urbaine, à la mondanité, et au « brouhaha » du quotidien.

Connu pour ses mélodies festives et simples, aux références musi­cales éclectiques et ses textes inspirés d’éléments du quotidien, Adonis, né au Liban en 2011, se produira pour la première fois au Caire ce mercredi 28 septembre.

Les six membres du groupe, tous de jeunes musiciens libanais : Anthony Khoury (chant et piano), Nicola Hakim (percussions), Joey Abou Jawdeh (guitare), Fabio Khoury (syn­thétiseurs), Patrick Dleptany (percus­sions) et William Bou Hamad (basse guitare) viennent de sortir leur troi­sième album, La Bel Haki, en collabo­ration avec le producteur et composi­teur libanais, Jean-Marie Riachi. Un album aux orientations un peu plus électro, qui animera la soirée donnée par Adonis, au théâtre Al-Guéneina. Des titres de Daw Baladi (lumière de mon pays), leur premier album sorti en 2011, et Men Chou Btechki Beyrouth ? (de quoi se plaint Beyrouth ?), sorti en 2013, seront aussi de la fête.

Jonglant avec le récit et les airs entraînants, le son original d’Adonis puise son inspiration dans la musique arabo-libanaise traditionnelle et aussi dans les mélodies occidentales. L’influence d’Asmahan, Sabah, Wadie Al-Safi, ou encore Tom Waits, Michael Jackson, Rufus Wainwright, Edith Piaf, se trouve dans leur musique. Celle-ci composée, arrangée et écrite par son leader, Anthony Khoury, est celle d’une jeunesse arabe « ambitieuse et adepte de la libre pen­sée ». Une musique chantant non seu­lement le Liban de nos jours et sa culture populaire, mais aussi un monde complexe et en perpétuelle mutation. Adonis se moque de la « bonne pop », loin du commercial, du vite-fait, du non-substantiel, ils s’inscrivent dans un univers beaucoup plus spirituel et métaphysique à la recherche de l’extraordinaire et du mythique. Et ce, à travers des modula­tions imprévues, des tournures dans les arrangements et des jeux de mots. Ces motifs musicaux qu’Adonis s’amuse à tordre et à déconstruire pour produire de nouveaux sons ne sont qu’une « échappatoire », selon Khoury, à la tension urbaine, à la mondanité, et à tout ce « brouhaha » du quotidien. L’essentiel pour Adonis est de ne perdre ni son identité liba­naise, ni son intégrité artistique.

Le lieu comme point de départ
L’histoire d’Adonis est avant tout l’histoire de deux frères amateurs de musique pop, rock et arabe : Anthony, architecte, et Fabio Khoury, écologiste, lesquels passent leur enfance à Adonis. L’un chante et joue au piano, l’autre gratte sa guitare. Avec leurs collègues et voisins, Joey Abou Jaoudé, guitariste, et Nicolas Hakim, percussionniste, les frères Khoury forment un groupe de musiciens amateurs partageant les mêmes goûts musicaux. D’où une première chanson, en 2010, Stouh Adonis (les toits d’Adonis) écrite et composée par Anthony Khoury et dédiée à Adonis, cette localité trop calme où les frères Khoury ont grandi en rêvant d’ailleurs. Anthony Khoury déclare ainsi sur le site Internet libanais Agendaculturel.com : « Adonis est une cité grise et insipide, où il ne se passe rien d’important. Ce n’est ni vraiment un village, ni une ville. Les immeubles se ressemblent tous. Il y a quelques églises, de petites ruelles qui débordent d’autocars le matin et de petits scandales de temps à autre ... En même temps, le nom Adonis a des connotations mythologiques beaucoup plus épiques et surréelles. Notre musique incarne ce contraste de façon très palpable ». D’où des chansons qui, dans leurs balades romantiques, font souvent référence à un objet, un espace ou un détail architectural.

Succès après succès, les chansons d’Adonis commencent à se faire entendre sur les ondes des radios locales. Une popularité qui donne au groupe l’envie d’aller plus loin, de se produire dans les petits pubs de Hamra, dans des festivals locaux et régionaux, et d’accompagner leurs titres de vidéoclips postés également sur Youtube. Des vidéoclips réalisés par de jeunes réalisateurs de leur génération, comme Robert Cremona, Martine Daher et Jad Choueiri, et qui se diffusent sur les réseaux sociaux à la vitesse de la lumière.

Ce soir, au théâtre Al-Guéneina, Parc Al-Azhar, rue Salah Salem. A 20h.

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