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Le jeu gagnant

May Sélim, Lundi, 26 septembre 2016

Le monodrame Last Night in Madrid, donné par la troupe de Théâtre Eugène Ionesco de Moldavie, a brisé les barrières linguistiques et a fait salle comble.

Le jeu gagnant
Ala Mensicov dans la peau de Jacqueline.

Une musique mélancolique nous introduit une femme chagrinée avec un fusil à la main. Elle essaye de se suicider. Mais rapidement, l’éclairage s’assombrit. Telle est la scène d’introduction du spectacle Last Night In Madrid, ou en d’autres termes, Piacsso’s Woman donné par la troupe Théâtre d’Eugène Ionesco de Moldovie dans une mise en scène de Vitalie Drucec.

La pièce est un monodrame interprété par la star fondatrice de la troupe Ala Menjicov. Il s’agit d’un long monologue en roumain qui évoque l’histoire de Jacqueline, dernière femme de Pablo Picasso. Malgré la barrière de la langue, le spectacle a capté le souffle des spectateurs qui ont rempli la salle du théâtre Al-Ghad à Agouza pendant les deux jours de représentation. « Ce spectacle a été créé en 2006. On le présentait souvent dans les festivals et les tournées hors de Moldavie. Etant donné la barrière de la langue, on a décidé d’accentuer les expressions corporelles, le mouvement et la gestuelle, afin de traduire les états d’âme de cette femme chagrinée. Même si le public ne comprend pas à la lettre le récit évoqué, il est touché par le jeu et la scène présentée », souligne Ala Mensicov. Et d’ajouter : « Le festival constitue pour notre troupe une phase importante dans notre carrière. En 1992, lors de la 4e édition, notre troupe était encore à ses débuts. Pourtant, on a présenté le spectacle En attendant Godot, et on a remporté le prix du meilleur spectacle ». En fait, les membres de la troupe se contentent d’évoquer leurs souvenirs au festival. « Le retour de l’expérimental était nécessaire », lance Mensicov.

Sur scène, quelques accessoires, une toile de peinture, une palette de couleurs et des plumes suffisent à donner à l’actrice les éléments nécessaires pour changer de scènes. « Le spectacle est composé de simples éléments, ce qui facilite son déplacement et ses tournées de par le monde », explique l’actrice.

Malgré un sous-titrage en anglais qui apparaissait sur un écran situé sur scène, certains spectateurs se sont focalisés sur l’interprétation de la protagoniste. Cette dernière joue avec brio, change d’habits, se met dans la peau de Picasso, change d’intonation et devient la femme maligne, séduisante, qui a réussi à épouser l’artiste de renom. Au milieu de la représentation, le sous-titrage s’arrête brusquement. Mais il n’y a rien à regretter. Le jeu et le déroulement dramatique avancent. Au-delà de la langue, on jouit d’un beau spectacle touchant .

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