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Omar Abdel-Aziz : Le tournage des films étrangers en Egypte était considéré comme un produit de luxe

Yasser Moheb, Lundi, 29 août 2016

3 questions au réalisateur Omar Abdel-Aziz, président de l’Union des syndicats artistiques.

Omar Abdel-Aziz : Le tournage des films étrangers en Egypte était considéré comme un produit de luxe
Omar Abdel-Aziz

Al-Ahram Hebdo : Comment trou­vez-vous cette décision du ministère des Antiquités ? Et à quel point peut-elle encourager d’autres ministères à se montrer plus flexibles ?

Omar Abdel-Aziz : D’abord, il faut avouer que cette démarche de la part de l’Etat, et surtout du ministère des Antiquités, est vraiment louable. Elle reflète une compréhension qui – quoique venue assez en retard – donne un signe positif tant pour les cinéastes et les ciné­philes égyptiens que pour les sociétés de production occidentales. Cependant, il faut également admettre que d’autres remises seront encore nécessaires, comme les entraves douanières et celles bureaucratiques concernant la pano­plie d’autorisations exigées pour le tournage en Egypte. Malgré le fait que l’Egypte présente désormais l’un des meilleurs rapports qualité-prix en ce qui concerne la main-d’oeuvre dans ce domaine, tout va malheureuse­ment mal à cause des autres exigences bureaucratiques.

— Quelles mesures avez-vous prises pour faire évo­luer les procédures et remédier à cette situation ?

— On a commencé depuis des mois à reformuler nos demandes à cet égard, des requêtes préparées et discu­tées, maintes fois, au long des dix dernières années, mais sans aucune action de la part de l’Etat, dont certains res­ponsables considéraient le tournage des films étrangers en Egypte comme un produit de luxe, et non pas une nécessité ou une ressource magique de profit financier, artistique et même diplomatique.

Une dizaine de réunions a été orga­nisée récemment avec les respon­sables, en plus de certains appels adressés sans cesse au Conseil des ministres. De quoi avoir constitué un vrai moyen de pression de la part des cinéastes, pour parvenir à leur fin. Etant donné que 95 % des films au contenu pharaonique ou parlant de l’Egypte ont été tournés à l’étranger et surtout dans le désert marocain, on est alors face à des pertes fatales. C’est une délocalisation massive des tour­nages à l’étranger, compromettant des gains considérables pour l’industrie du cinéma.

A quel point une sorte de coopération entre les cinéastes égyptiens et leurs homologues marocains peut-elle servir à collecter plus d’expérience ?

— Sur le plan de l’échange des expériences, ceci peut être sans doute fructueux, mais le problème essentiel reste dans le manque des actions positives de la part des autorités égyptiennes. Les techniciens égyptiens sont bien connus pour leur grande compétence. Cependant, nous discutons actuellement l’idée d’échange de visites entre les membres des syndicats artistiques dans la région, afin de fournir le savoir-faire à la somme des techniciens dans l’attente d’une amélioration probable dans le taux et la qualité de l’ensemble des oeuvres occi­dentales tournées en Egypte.

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