Boghdady Band : un véritable orchestre de jazz classique, regroupant environ 15 musiciens.
Magdy boghdady tient à décrire son groupe de jazz comme un « big band », c’est-à-dire dans le jargon musical : un grand orchestre, formé de quinze à vingt membres, entre saxophonistes, trombonistes, trompettistes, guitaristes, joueurs de clarinette et percussionnistes, en plus d’un pianiste et d’un chanteur. C’est du jazz classique que présente ce groupe créé en 1996 et dirigé par le trompettiste égyptien, Magdy Boghdady, également professeur de trompette au Conservatoire du Caire. En fait, il s’agit du seul « big band », en Egypte, après celui fondé en 1968 par le percussionniste Salah Ragab, très fidèle aux airs jazzy américains des années 1920, 30 et 40. A savoir, les oeuvres de Chick Webbn, Count Basie, Duke Ellington, Glenn Miller, Benny Goodman, et d'autres.
De plus, ce qui caractérise Boghdady Band, outre le nombre de musiciens, c’est la qualité des arrangements, rejetant catégoriquement le quart de ton, propre à la musique arabe. « Après avoir obtenu un doctorat de l’Ecole supérieure de musique et des arts productifs, à Francfort (Allemagne), en 1990, j’ai remarqué que le genre big band en Egypte risque de tomber dans l’oubli, avec le trop de musique dite de fusion et du free jazz, à la mode. Boghdady Band a opté alors pour le jazz classique, regroupant des professionnels et des amateurs, interprètant particulièrement du swing », fait remarquer Magdy Boghdady. Ce dernier, diplômé du Conservatoire du Caire en 1982, a été le premier soliste de trompette de l’Orchestre symphonique du Caire, jusqu’en 1985. Puis, il a étudié les instruments à vent au Royaume-Uni avec des professeurs comme Timothy Reynish, James Croft et Baldur Bronnimann. De retour en Egypte, il a ensuite dirigé l’Orchestre des instruments à vent de l’Opéra du Caire. « Ce n’est pas parce que je suis égyptien que je dois aveuglément mélanger le swing à la musique orientale, pour suivre un effet de mode et attirer les jeunes. Sur ce plan, je suis plutôt assez conservateur. Je n’aime pas jouer des sons sophistiqués de quart de ton, ou des arrangements complexes qui ne donnent aux solistes de jazz qu’un rôle limité », souligne Boghdady.
Durant la plupart de ses soirées musicales, ce dernier joue Sing Sing Sing de Louis Prima, Lullaby of Birdland de Georges Shearing, Mambo Jambo de Perez Prado, Fly Me to the Moon de Bart Howard, April in Paris de Vernon Duke, Wave d’Antonio Carlos Jobim, In the Mood de Joseph Garland, Adios d’Eric Adriguera, La Rubia de Perez Prado, Moondance de Van Morrison, Summer Time de Janis Joplin et Sway de Pablo Ruiz. Des morceaux classiques très sollicités par son public. « Il connaît ces oeuvres par coeur, notamment celles devenues célèbres à cause des films. Frank Sinatra, par exemple, a été surnommé le crooner, à cause de son style allant du jazz, au blues, du swing à la bossa-nova », explique Magdy Boghdady.
Avec sa trompette, le jazzman se plaît quand même à expérimenter du nouveau sur scène. Pour le concert prévu le 31 août, dans le cadre du Festival de la Citadelle, il se prépare à présenter deux anciennes chansons arabes, assez jazzy, arrangées spécialement pour l’occasion : Ahl Al-Mahabba (les maîtres de la passion) du chanteur Mohamad Abdel-Motteleb, arrangée par Chérif Nour, et Ana Wal Azab Wa Hawak (moi, la souffrance et ton amour), de Mohamad Abdel-Wahab, arrangée par Amir Gado. « Ces deux compositions offrent de belles possibilités d’innover, sans toucher à leurs écritures originelles », conclut Boghdady. A ne pas rater.
Au théâtre Al-Mahka I, à la Citadelle du Caire, rue Salah Salem. Le 31 août, à 20h.
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