Al-Ahram Hebdo : Un premier festival au profit des jeunes plasticiens arabes, organisé par une galerie privée, c’est une première du genre. D’où provient le financement ?
Ayman Al-Sémari : La galerie Daï fait partie du projet de l’Atelier arabe de la culture et des arts, lancé récemment à l’initiative de l’homme d’affaires et artiste Hicham Qandil, qui a travaillé en Arabie saoudite pendant plus de 30 ans. Il s’agit d’une initiative à but non lucratif, visant à promouvoir la culture arabe. Egalement directeur de l’Atelier Djeddah, et du Centre saoudien des arts plastiques, Qandil a tant rêvé de fonder en Egypte un atelier capable de réunir des plasticiens arabes et égyptiens, dans un vrai panarabisme artistique, sans discours politique direct. Les plasticiens arabes sont rarement invités en Egypte, faute de financement, alors l’Atelier a voulu leur accorder le soutien matériel nécessaire pour exposer au Caire, à travers le Festival de Daï. Et ce, sans souffrir du clientélisme et de la bureaucratie dont on souffre d'habitude lors des manifestations officielles, organisées par les ministères de la Culture ou autres.
— Certains observateurs jugent que vous cherchez à rivaliser avec le Salon des jeunes, organisé par le ministère de la Culture depuis plusieurs années?
— Le Festival des jeunes arabes ne se présente guère en tant qu’adversaire ou rival. Notre objectif est d’enrichir la scène artistique égyptienne qui souffre de stagnation, vu la crise économique. Les oeuvres exposées dans le cadre du Festival ont été sélectionnées par un jury de professionnels arabes impartiaux.
— Les noms de certains artistes arabes confirmés figurent dans le catalogue, alors que leurs oeuvres annoncées ne sont pas exposées à la galerie. Pourquoi ?
— Certaines oeuvres sont toujours à la douane égyptienne. Je cite par exemple celles de Mohamad Al-Kahl (Arabie saoudite), Jawaher Al-Manaay et Mona Bujassoum (Qatar), Karama Ben Amor et Maysaa Al-Tarabulsi (Tunisie), etc. qui traînent encore dans les douanes et qui finiront sans doute par être exposées.
A la prochaine édition, prévue en 2018, nous essayerons d’éviter ce genre de problèmes. La galerie Daï ne se contentera pas d’inviter les artistes arabes individuellement, par courriel ou sur Facebook, mais s’adressera plutôt aux ambassades, de manière officielle, ou à des associations culturelles arabes, bien ancrées dans le paysage artistique. Ceci facilitera éventuellement notre démarche ainsi que les procédures à suivre .
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