La rencontre fortuite d'une jeune mariée et d'un vieux cancéreux.
« Je n’arrive pas à croire que cet homme est toujours en vie », lance le médecin allemand en examinant les tests médicaux d’un vieil homme atteint de cancer. La phrase qui intervient, peu de temps avant la fin du film
Har Gaf Saifan (chaud et sec en été) de Chérif Al-Bendari, résume tout le reste. Car le court métrage est sur l’amour de la vie, en dépit de ses difficultés. C’est un véritable hymne à la vie, écrit par Ossama Al-Cheikh lequel s’attarde sur tous les détails, avec finesse.
La caméra d’Al-Bendari aime les visages des personnages, elle s’en approche pour mieux exprimer leurs dilemmes. La principale protagoniste, une solitaire interprétée par Nahed Al-Sébaï, se marie, un jour torride d’été. Cette dernière est tout le temps au téléphone avec son futur époux. Elle finit par épuiser ses batteries. Dans un transport en commun, elle rencontre le vieux cancéreux, en route pour aller voir un médecin allemand, de passage au Caire. Il nourrit tous les espoirs, mais d’un coup, il perd la serviette renfermant tous ses tests médicaux. La future mariée l’a emportée par mégarde et il la cherche partout, nous emmenant dans les dédales de la ville.
Grâce à un montage assez habile, le réalisateur introduit ses personnages jusqu’à parvenir au moment pathétique : la rencontre entre la jeune mariée et le vieux cancéreux. En dépit de la grande différence d’âge, ils partagent la même détresse, la même solitude. Le sort les unit, pendant quelque temps. Le vieil homme essaye de lui apporter le peu de bonheur qu’il peut. Il l’aide à parachever certains détails, se sent utile pour une fois en l’accompagnant à la séance photo, à la place de son fiancé en retard.
Puis vers la fin du film, ils se séparent de nouveau, pour que chacun aille faire son petit bonhomme de chemin. Lui, il va voir son cancérologue allemand, lequel martèle sa phrase : « Je n’arrive pas à croire que cet homme est toujours en vie ». Et la fille continue à préparer sa nuit de noces. La caméra nous promène chez elle, montrant sa photo en robe de mariée, après que le vieux cancéreux eut été remplacé par le jeune époux, sous l’effet du photomontage.
Doucement, le réalisateur nous introduit ensuite chez le vieux patient, qui écoute une belle chanson assez vivace, sur son balcon. La vie continue.
Lien court: