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Hicham Qandil : Daï, reflet du monde arabe

Névine Lameï, Lundi, 28 mars 2016

plasticien, critique d’art et homme d’affaires, l’Egyptien Hicham Qandil, propriétaire de la galerie Daï et PDG de l’Atelier arabe de la culture et des arts, situé à Mohandessine.

Hicham Qandil
(Photo: Mohamad Moustapha)

Al-Ahram Hebdo : Vous venez d’Arabie saoudite, où vous résidiez depuis 30 ans, pour fonder en Egypte l’Atelier arabe de la culture et des arts, qui rassemble artistes arabes et égyptiens. Une première en Egypte. Comment est née l’idée de cette initiative, dont la galerie Daï fait partie ?
Hicham Qandil : Je suis directeur de l’atelier Jeddah des arts plastiques, en Arabie saoudite. Un atelier ayant exposé de grands artistes égyptiens. Cet atelier m’a offert la chance, après 30 ans d’expérience dans la gestion du Centre saoudien des arts plastiques et de la Maison des plasticiens, de toucher de près aux arts plastiques égyptiens comme à l’art saoudien. Ce dernier est fort attaché à son environnement rural, hérité de l’art islamique et calligraphique. Passionné de Nasser, croyant fort au nationalisme arabe, j’ai pensé offrir aux artistes du monde arabe la possibilité d’exposer, les uns à côté des autres, en Egypte, mère des civilisations et des arts, afin de faire connaître les plasticiens arabes rarement invités en Egypte. D’où l’idée d’un premier atelier culturel et artistique en Egypte, annexé à une galerie d’art capable d’unir les Arabes par l’art et la culture. Un langage universel sans discours politique direct. Pour réaliser ce projet, j’ai trouvé à Mohandessine un espace idéal et spacieux qui me permet d’aménager à mon goût l’atelier arabe de la culture et des arts, ainsi que la galerie Daï. Cela rompt avec les galeries d’art de Zamalek installées dans des appartements ayant un espace limité.

— Comment comptez-vous gérer cet atelier ?
— Nous ne visons pas une activité lucrative. Nous sommes une association à but social, qui veut développer le rôle des arts plastiques en Egypte. Nous ne sommes pas des adversaires, venus défier le marché de l’art, comme on nous le reproche. Nous ne sommes pas là non plus pour créer en Egypte un ministère de substitution à celui de la Culture. Notre but est d’enrichir l’Egypte, à un moment de stagnation culturelle et de crise économique. Actuellement, nous collaborons avec le syndicat égyptien des Arts plastiques et nous sommes également prêts à subventionner tout organisme culturel en Egypte.

Daï, ce reflet du monde arabe, ouvert à tout courant artistique, ne connaît aucune restriction de technique, de style ou d’âge. Daï fait partie d’une association, l’Atelier arabe de la culture et des arts, officiellement affilié à l’Organisme d’investissement égyptien.

— Quels sont vos projets dans le futur pour l’Atelier ?
— Après l’exposition actuelle à Daï, à laquelle j’ai invité des collectionneurs arabes, notamment saoudiens, pour rivaliser avec la société de vente aux enchères Christie’s, je vais organiser un festival d’arts plastiques pour les jeunes plasticiens arabes de moins de 35 ans. Une festivité que je viens de lancer sur Facebook. Daï organisera par ailleurs un minimum de 15 expositions par an. Par ailleurs, l’Atelier arabe de la culture et des arts — muni d’une immense salle — organisera mensuellement des soirées littéraires, poétiques, des spectacles de ballet, de théâtre indépendant, des soirées de musique arabe et contemporaine, des projections documentaires, etc. Je rêve de faire de l’Atelier arabe de la culture et des arts une association culturelle intégrale.

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