Problèmes d’ados depuis la nuit des temps.
Le réalisateur Ahmad Galal et le scénariste Amr Samir ont décidé de se lancer dans une aventure cinématographique, en faisant un film sur la vie des adolescents, sous le titre : Al-Guil Al-Rabie (4G, ou la quatrième génération). Quatre jeunes talents inconnus et doués se partagent donc la vedette, dans ce film diffusé depuis la fête du Grand Baïram, soit quatre camarades de classe qui passent d’une affaire rocambolesque à l’autre. Ils multiplient aussi les scènes d’action, afin de plaire à cette catégorie d’âge qui est la leur, et à un public relativement large. Et ce, dans le cadre d’une poursuite entre eux et un gros bonnet de la drogue, dans une histoire qui n’a ni tête ni queue.
Le fossé des générations les sépare des leurs. Ils ont l’impression d’être mal compris partout, et du coup, s’enferment dans leur propre monde, usant d’un langage particulier, sans se mêler du jargon ayant trait aux aspirations futures ou à l’ascension sociale.
Le titre faisant allusion à cette tranche d’âge est inspiré également des guerres de quatrième génération qu’on a souvent évoquées dans les médias égyptiens, récemment, dans un contexte lié à la théorie du complot. On a, en effet, évoqué dans les médias ce nouveau modèle de guerre silencieuse déclenchée contre certains pays de la région, dont l’Egypte, de manière à renverser les régimes sans intervention militaire directe. Les jeunes et les adolescents sont présentés comme partie prenante de cette guerre, car ce sont eux qui la nourrissent en se soulevant ou en réclamant le changement, dit-on. De quoi avoir suscité le mécontentement des divers mouvements contestataires et de nombreux intellectuels, considérés comme « les brebis galeuses » du régime.
Ados de la classe moyenne
Le long métrage tourne, sans doute, en dérision cette idée, incitant les spectateurs à se positionner quant à ce genre de propagande sournoise. Et puis se tourne vers les jeunes gens (4G) afin de raconter leur vie de façon très vraisemblable.
Sans verser dans les ingrédients commerciaux à la mode : musique électro-populaire, danse érotique, dialogue à connotation sexuelle, les cinéastes ont étalé les problèmes de la 4G. Ils ont écarté le schéma du héros populaire conventionnel, dont le vocabulaire trop familier est issu du monde des marginaux et des gueux. Une arme à double tranchant, car on est resté cloîtré dans l’univers des ados de la classe moyenne, sauf que les auteurs du film ont réussi à attirer cette tranche d’âge en creusant dans leurs plaisanteries, leur langage argotique, etc.
Des faits illogiques bien ficelés, des personnages bien dessinés, assez rigolos, parfois même caricaturaux, ont sorti le film des carcans dramatiques conventionnels. Les auteurs se soucient peu de tomber dans la farce, par moments, ils abordent un problème traité à maintes reprises dans le cinéma égyptien depuis le siècle dernier et ils en sont conscients. Ils n’apportent rien de nouveau, mais offrent un bon moment de détente, très distinct de la recette habituelle des films commerciaux de la fête.
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