
3D.
(Photo: Bassam Al-Zoghby)
Sur les 35 spectacles en compétition officielle cette année, 14 sont produits par des établissements relevant du ministère de la Culture : La Maison artistique du théâtre, le théâtre
Hanaguer, l’Opéra du Caire et le Fonds de développement culturel. A l’entrée du théâtre
Talia, le public se bousculait pour voir
Rouh (âme), une adaptation de l’oeuvre de J.B. Prestly
La Rose et la couronne. Produit par la Maison artistique du théâtre et monté par Bassem Qénawi, le spectacle soulève des questions existentielles ayant trait à la vie et à la mort. Dans un bar anglais construit dans la petite salle du théâtre, le public saisit le sens de la vie face à la mort.
Une autre production de la Maison artistique du théâtre qui a attiré un large public est Régala we séttat (des hommes et des femmes). La pièce, donnée au théâtre Malak, s’inspire du best-seller de l’essayiste américain, John Gray, Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Cette version signée Islam Emam nous plonge dans la fantaisie et le romantisme, et propose un remède aux problèmes du couple, tout en développant une vision propre à la société égyptienne.
3D est un spectacle qui a suscité une vaste polémique. Ecrit par Safaa Al-Biali et monté par Mohamad Allam, il remet en question l’histoire de Cléopâtre, l’oeuvre shakespearienne Othello et le mythe égyptien de Chafiqa et Metwalli. Chaque histoire est présentée en trois versions. Le décor et la scénographie accentuent le jeu de la transition entre les trois versions et captent l’attention d’un très large public. Pourtant, la pièce est longue, comporte des répétitions et des moqueries exagérées.
Le monodrame passionné Paranoïa produit par le centre Hanaguer évoque, quant à lui, la frustration de la femme au sein d’une société patriarcale. Dans cette pièce écrite par Racha Faltas et montée par Mohsen Helmi, les délires paranoïaques se confondent avec la réalité. Ce monodrame, brillamment interprété par Rim Hégab, résume l’histoire de beaucoup de femmes de notre entourage.
Dans Baad Al-Leil (après la nuit), le metteur en scène Khaled Galal parodie les scènes de la vie. Il excelle à diriger ses comédiens, optant toujours pour le comique, le social et les sketchs variés, tournant la réalité du pays en dérision. Il effectue un véritable exercice d’improvisation avec son équipe de jeunes comédiens, puis crée son texte. Le spectacle est le fruit de l’atelier Studio des talents du centre Ibdaa soutenu par le Fonds du développement culturel.
Le spectacle de danse contemporain L’Eléphant bleu a connu aussi un très grand succès. Inspiré du best-seller d’Ahmad Mourad du même titre, il a été produit par l’Opéra du Caire et interprété par la Troupe de danse contemporaine dirigée par Monadel Antar.
Ces spectacles reflètent l’essor du théâtre professionnel égyptien. Il n’est donc plus question de déplorer la gloire du théâtre des années 1960. Aujourd’hui, quelques expériences sont bien prometteuses
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