Le flamenco de Villa Rosa rappelle les drames andalous.
On passe d’un état à l’autre. De la tristesse à la joie, de la mélancolie à la danse hilarante. La troupe de flamenco Villa Rosa de Madrid résume bien la vie, en quelques minutes, avec ses mélodies chagrinées, ensuite euphoriques, et ses mouvements brusques et élancés. Celle-ci se produira avec le groupe égyptien Guémeiza, marquant la soirée de clôture du festival de la Citadelle. Ensuite, les deux formations donneront un second concert dans la petite salle de l’Opéra du Caire. « Ces concerts s’inscrivent en fait dans le cadre de l’initiative Flamenco pour l’Egypte, visant à encourager le tourisme dans le pays », déclare Nasser Al-Noubi, fondateur, parolier, compositeur et chanteur de la troupe Guémeiza qui puise dans le folklore de la Haute-Egypte. Depuis 2003, Al-Noubi s’inspire de chansons et de mélodies fredonnées autrefois par les Anciens. Il leur ajoute des paroles contemporaines et jongle avec les modes de la musique arabe, dans le but de préserver la tradition orale. Tandis que Villa Rosa de Madrid est une formation beaucoup moins jeune. Cela fait 25 ans qu’elle présente et enseigne le flamenco.
Pendant les deux concerts prévus au Caire, le groupe espagnol et son homologue égyptien passeront à tour de rôle, ensuite, ils joueront ensemble en dansant : Ana Galbi Sahara (mon coeur est un désert) et Ganabo (son excellence). La danseuse-étoile de Villa Rosa, Carmen Marina Gervasini, improvisera, accompagnée des vocalistes égyptiens Nasser Noubi et Yam Swaylam.
« Le flamenco et le chant folklorique de la Haute-Egypte sont assez proches d’une manière ou d’une autre. Par exemple, la structure d’Al-Addouda, chant pour déplorer un mort dans le sud de l’Egypte, ressemble à celle d’une oeuvre de flamenco. Elle débute par une mélodie solennelle pour passer ensuite aux rythmes rapides. Les paroles de deuil au début se transforment ensuite en poèmes d’encouragement et de solidarité. Plus encore, les chants de plainte, faisant état d’une perte, remontent aux temps des pharaons. Isis déplorait Osiris par des chants de lamentation, très similaires. Tout est inscrit sur les murs des temples. Le flamenco est aussi structuré de la même façon. Il ne faut pas oublier le lien de parenté entre l’oud et la guitare espagnole », estime Al-Noubi. Les liens existent donc bel et bien, il suffit de pouvoir les mettre en exergue, d’où les soirées prévues qui inaugureront une veine de concerts en commun, s’adressant au monde entier.
Le 30 août à 20h au théâtre Mahka1 à la Citadelle, et le 5 septembre dans la petite salle de l’Opéra du Caire, à 20h.
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