Al-ahram hebdo : Les espaces faisant office de salles de répétition ou de lieux de formation théâtrale se multiplient. Que pensez-vous de ce phénomène ?
Hassan Attiya : Cela répond à un besoin, chez les artistes, les amateurs et les hommes de théâtre tout court, lesquels étaient à la recherche de salles pouvant accueillir leurs activités. Dans cette même optique, on a commencé à organiser des ateliers spécialisés en l’art de la mise en scène, de l’éclairage, etc. Normalement, ces services sont offerts en échange d’une petite somme d’argent : location de salles, frais de participation aux ateliers, etc. D’aucuns ont essentiellement un but lucratif. On a commencé à envisager la culture comme un champ qui peut être rentable et intéressant pour y investir. Les palais de la culture, qui dépendent du ministère de la Culture, ne sont pas efficaces, et il fallait combler le vide, notamment que les jeunes sont demandeurs. Nous avons besoin également de construire des instituts d’art dramatique partout en Egypte.
— Comment évaluez-vous la formation offerte par ces espaces qui ont le vent en poupe ?
— Les ateliers de formation qu’ils offrent sont une lame à double tranchant. Ils fournissent certaines connaissances, une bonne culture, de quoi intéresser notamment les amateurs qui n’ont suivi aucune étude académique. Cependant, souvent les animateurs de ces ateliers n’ont pas de bonne base académique ou théorique. On remarque aussi que la plupart des artistes formés dans ces ateliers s’intéressent plus à l’art de la performance, aux dépens du spectacle dans l’ensemble. Ils s’intéressent à montrer qu’ils peuvent exceller dans le jeu, sans se situer dans un vrai contexte dramatique. Du coup, parfois les pièces qui en résultent ressemblent à des improvisations de café. D’ailleurs, ces talents issus de ces ateliers ne peuvent pas se joindre au syndicat des Arts dramatiques. Celui-ci exige que ses membres aient reçu une formation académique, pour leur octroyer une autorisation de pratiquer.
— Quelle est l’influence de ces ateliers et espaces sur la scène théâtrale ?
— Ces ateliers ont donné naissance à des troupes et à des comédiens, de vrais passionnés de théâtre, lesquels n’ont jamais eu l’occasion de faire du théâtre auparavant. Désormais, plusieurs centaines de troupes indépendantes participent chaque année au festival Afaq (une manifestation qui accueille les créations des débutants et qui est subventionnée par l’Etat) et au Festival du théâtre arabe pour les amateurs. La scène de théâtre en Egypte connaît une abondance de spectacles, quelle que soit la qualité l
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