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Multimédias: La satire en ligne

Yasser Moheb, Lundi, 24 décembre 2012

Diffusée uniquement sur Internet, la nouvelle émission Helmy Online (Helmy en ligne) brosse le tableau de la société égyptienne avec gaieté et ironie. Des épisodes qui font un tabac parmi les internautes.

la satire

Au moment où la société égyptienne est en train de faire peau neuve, l’émission satirique sociale Helmy Online (Helmy en ligne) a relancé en quelques semaines l’intérêt pour la sociocritique de la génération Internet. On est déjà sous le charme de ces épisodes satiriques qui abondent d’humour, de commentaires, d’analyse, d’ironie et parfois de mots crus. Cette émission à petit budget, conçue par le jeune Moustapha Helmy et présentée par le comédien Ahmad Helmy, ne cesse de connaître une popularité, depuis sa première diffusion en ligne, il y a une quinzaine de jours. Le comédien raille plusieurs aspects de la vie quotidienne, à travers ses souvenirs et ses témoignages, à travers des épisodes quotidiens de 5 minutes.

Helmy n’hésite pas à frapper fort. Il l’a toujours fait, même sous l’ancien régime. Pour ce, il a été choisi par la compagnie internationale Yahoo pour animer cette émission, après avoir effectué un sondage parmi les jeunes internautes.

Le principe ? « Dire tout ce qui me plaît, exprimer tout ce que je ressens, ciblant surtout les jeunes, qui ont commencé depuis des années à se lasser des chaînes satellites et de leurs talk-shows, leur préférant des activités en ligne ; Facebook, Twitter, Youtube et émissions web », c’est ainsi qu’Ahmad Helmy explique sa nouvelle aventure.

Et c’est auprès des jeunes qu’il connaît en effet le plus grand succès, mais son émission ne fait pas encore l’unanimité chez les autres catégories sociales.

Parfois plats, parfois plus profonds, les sujets abordés sont variés, allant des histoires légères et amusantes aux analyses pointues sur les problèmes de société les plus cruciaux.

Drôle de témoignages

Consacrant les trois premiers épisodes à ses souvenirs d’enfance et ses années d’études, Helmy commence à partir de la quatrième émission à lier mémoires et critiques, raillant parfois son propre comportement.

Dans le quatrième épisode, à titre d’exemple, il s’attaque à sa façon de conduire, faisant la comparaison entre la conduite aux Etats-Unis et celle en Egypte. Il se moque même de sa femme, la comédienne Mona Zaki, signalant qu’elle n’hésite pas à se refaire une beauté, fard à joues et rouge à lèvres en main, alors qu’elle est au volant.

Et pour le sixième épisode, il adresse des critiques virulentes contre la célébration de la nuit de noces à l’égyptienne : des filles qui dansent, les deux familles des jeunes mariés qui se lancent des quolibets … Puis, il indique que lui-même ne connaissait pas la majorité des invités qui ont assisté à son mariage. « J’ai dû serrer la main à une centaine de personnes ; elles ont pris des photos superbes avec Mona et moi, sans vraiment nous connaître ! », dit-il en riant.

De la farce, à la dérision, en passant par l’autocritique, il donne libre cours à ses idées pour faire rire ses spectateurs du Web. En quelques minutes, il aborde alors le monde des chiens à travers son hobby d’élever quelques races de chiens, ou bien les différentes façons de décorer sa voiture, sans respecter les normes, etc.

Le ton est assez affranchi, comme si l’on suivait le dialogue d’un jeune au sein d’une rencontre d’amis, ironisant et riant de bon coeur. Un côté désinvolte aujourd’hui apprécié par les jeunes, mais qui laisse peut-être les plus âgés choqués ou sur leur faim.

Côté esthétique. C’est le plus simple possible, que ce soit pour les décors, les costumes, les effets graphiques dans les titres ou même les coupures du montage. Le réalisateur Mohamad Chaker suit le rythme du Web, grâce à un montage haletant, des cadres fixes transformés sans fortes liaisons, la mélodie assez brève de la bande-annonce. Quant à Ahmad Helmy, toujours décontracté, il réussit à garder son style apprécié par ses fans.

Reste à souligner qu’un tel genre d’épisodes nécessite un script un peu plus soigné et profond, pour que les émissions puissent survivre le plus longtemps possible, à l’instar des fameuses émissions de radio, présentées autrefois par le comédien, feu Fouad Al-Mohandes sous le titre Kelmétein we bas (en deux mots).

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