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La mer Rouge mieux lotie que les autres fonds marins

Dina Darwich , Mercredi, 16 novembre 2022

Les récifs coralliens de la mer Rouge sont plutôt résistants à la hausse des températures. Une particularité propre à la mer Rouge et une aubaine pour la planète.

La mer Rouge mieux lotie que les autres fonds marins

Bien que ces récifs ne couvrent que 1 % des fonds des mers, ils abritent près du quart des plantes et des espèces marines. Ils procurent donc des niches écologiques à de nombreux animaux qui y trouvent nourriture, refuge, protection et abri. De très nombreuses espèces de poissons en sont donc dépendantes. Une richesse naturelle dont dépendent aussi plus de 500 millions d’individus qui vivent de pêche ou d’activités nautiques récréatives. Ces récifs coralliens protègent également le littoral contre l’érosion.

Mais en raison du réchauffement climatique, environ 14 % des récifs coralliens ont disparu à travers le monde entre 2009 et 2018. Et, selon les spécialistes, les récifs coralliens de faibles profondeurs ne pourront pas résister et vont disparaître avec la fin de ce siècle. Même si la température augmente d’un degré et demi seulement, 99 % des récifs coralliens ne pourront pas résister dans le fond des mers.

Or, les récifs coralliens en Egypte semblent être mieux adaptés aux changements climatiques et pourraient servir à repeupler les zones où les récifs ont disparu, mais à condition de diminuer aussi les activités humaines comme la pêche, le tourisme et l’expansion urbaine. « Les récifs coralliens ont subi, au cours des trois dernières décennies, un phénomène de dépérissement appelé blanchissement des coraux, et ce, partout à travers le monde. Les coraux tirent leur couleur des algues, car ils vivent dans un système symbiotique avec ces êtres unicellulaires. Quand ces algues sont exposées à une température élevée, elles quittent les récifs coralliens provoquant leur blanchissement. C’est ce qui est arrivé dans tous les océans et les mers qui couvrent le globe terrestre, ce qui a un impact sur la diversité des récifs coralliens. Exemple : le cas de la Grande Barrière de corail ou le récif de la Grande Barrière (Great Barrier Reef) qui est le plus grand récif corallien au monde, un écosystème marin rempli de vie et de couleur qui s’étend sur plus de 2 300 km, depuis Bundaberg jusqu’à la pointe de la péninsule du cap York, couvrant une superficie de 344 400 km2. L’endroit a perdu 50 % de ses récifs coralliens qui abritaient différentes espèces de poissons », explique Dr Mohamad Salem, chef du secteur des affaires de protection de la nature auprès de l’Organisme des affaires environnementales.

« Ce qui est étonnant, c’est que le seul endroit qui n’a pas connu cet épisode de blanchissement des coraux est le nord de la mer Rouge, surtout la côte ouest sur les frontières égypto-soudanaises. Ceci s’explique par des interprétations géologiques attachées à des facteurs historiques typiquement liés à la formation de la mer Rouge (au cours d’une période d’assèchement passée). Ainsi, les récifs coralliens qui se trouvent dans cette mer ont acquis une sorte de résistance leur permettant de s’adapter à la hausse de la température des eaux et au degré de salinité par rapport aux autres qui se trouvent dans les autres mers et océans », explique l’expert. Et de conclure : « Les récifs de la côte égyptienne semblent être le dernier espoir pour redonner vie aux écosystèmes marins et sauvegarder les coraux menacés de disparaître dans le monde. On est en train d’étudier les structures génétiques des coraux égyptiens pour comprendre pourquoi ils résistent à l’augmentation de la température, et ce, afin de remettre en culture et réinstaller les récifs coralliens ».

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