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Encourager la créativité des jeunes

Dina Bakr , Mercredi, 23 mars 2022

Sur 60 jeunes entrepreneurs sociaux âgés de 14 à 21 ans et originaires de 6 pays arabes (l’Egypte, le Liban, la Tunisie, la Palestine, la Jordanie et la Syrie), 5 jeunes ont été choisis par l’ONG Ashoka et ont reçu 53  000 L.E. pour financer leurs initiatives. Focus.

Encourager la créativité des jeunes

Rawane Khaled : Aider les handicapés dans la rééducation

L’idée de cette élève en 3e année secondaire, section mathématiques à l’établissement scolaire STEM à Maadi, de 17 ans, est de créer un appareil de physiothérapie sans fil pour la rééducation des bras. Cet appareil en processus de création, nommé Refunction, pourra aider ceux qui ont perdu la fonction des membres supérieurs suite à un accident de voiture, une lésion de la moelle épinière ou d’apoplexie due le plus souvent à une hémorragie cérébrale. Mais le prix de cet appareil ne sera pas à la portée de tout le monde. Il varie entre 1500 et 3000 dollars, et même si le patient a les moyens de l’acheter, après le traitement, il n’en aura plus besoin. La meilleure solution serait de le prendre en location durant 9 mois ou un an et le rendre une fois les séances de kinésithérapie terminées. « J’avais déjà lu une trentaine de recherches à propos de ce genre d’appareil. J’ai même obtenu une bourse en ligne pour mieux étudier les avantages et inconvénients de tels appareils. Refunction est un appareil que des spécialistes en électronique peuvent fabriquer », affirme Rawane, en ajoutant que c’est le handicap de sa cousine, qui a perdu la motricité des membres supérieurs lors d’un accident de voiture, qui l’a motivée à se lancer dans son projet. « Je l’accompagnais dans les centres de rééducation et j’ai vécu la souffrance des patients qui devaient parcourir de longues distances pour suivre une séance de kinésithérapie », conclut-elle.

Sohaïla Ali : Sauvegarder le patrimoine de la Nubie

Cette jeune fille de 20 ans, originaire de la Nubie, étudie actuellement le business en Turquie grâce à une bourse. Elle a vécu toute son enfance à Alexandrie et a remarqué que la nouvelle génération ne parle pas le dialecte nubien et ne s’intéresse pas à son patrimoine culturel. « D’après mes lectures concernant le patrimoine nubien, j’ai senti l’importance de le faire revivre, car cela fait partie de notre identité. Des femmes travaillant pour les ONG au Caire et à Alexandrie confectionnent des objets artisanaux nubiens, mais n’ont pas de stratégie marketing », explique Sohaïla. Alors, ReNubia est là pour insuffler une dynamique de renouveau à l’artisanat nubien, attirer les jeunes et les inciter à acheter des sacs brodés en perles et des objets de décoration, ce qui permettra d’écouler la production des femmes. « ReNubia contribue à la formation des femmes qui travaillent déjà dans des ONG pour apprendre à confectionner des objets artisanaux adaptés à un usage quotidien. Ce sera rentable et préservera les savoir-faire artisanaux qui sont menacés de disparition », souligne-t-elle.

Les revenus de ce projet sont destinés aux femmes artisanes, chefs de leur famille. Il y aura aussi des ateliers où la jeune génération sera présente pour élargir ses connaissances sur la culture nubienne et lui apprendre les techniques de l’artisanat nubien.

Mohamad Al-Natour : Permettre aux lycéens de faire les bons choix

Ce jeune Libanais de 20 ans, étudiant en biologie, a créé la plateforme Tomouh (ambition) qui aide et oriente les jeunes en cycle secondaire à choisir la filière d’enseignement supérieur qui leur convient. « Durant le cycle secondaire, les étudiants déploient beaucoup d’efforts dans leurs études et pratiquent des activités sans savoir quelle filière choisir à la fac. Rares sont ceux qui ont une idée précise de ce qu’ils veulent faire plus tard », explique-t-il. Avoir des conseillers parmi les anciens diplômés qui sont déjà entrés dans la vie active pour transmettre aux futurs bacheliers les fruits de leur expérience est l’objectif. « L’initiative Tomouh cherche aussi à donner des informations axées sur l’équité au niveau des bourses », précise-t-il. Cette initiative va susciter une interaction sur les réseaux de communication sociale et le site Web. Et, comme départ, il prévoit l’organisation de conférences dans 3 écoles à Beyrouth.

Dina Hanbak : Orienter les femmes vers l’emploi qui leur convient

Chaque offre d’emploi exige des compétences. Honna (elles) est une plateforme électronique que Dina, 20 ans, étudiante à la faculté de pédagogie, département allemand, a créée pour orienter les femmes âgées entre 20 et 35 ans vers différents endroits pour suivre des formations spécifiques. «  Avoir un diplôme universitaire n’est pas suffisant pour travailler, il s’agit de développer les compétences non techniques, par exemple en rédaction de CV ou d’autres qualités recherchées par les recruteurs. La plateforme offre des opportunités d’apprentissage, et ce, après avoir rempli un formulaire qui met en relief les points faibles de la chercheuse d’emploi, afin de pouvoir les améliorer », affirme Dina. Selon elle, le développement personnel doit commencer dès l’âge de 20 ans. Les jeunes ne doivent pas attendre d’être diplômés pour connaître les exigences du marché du travail et éviter l’entrée tardive dans la vie active. Elle s’est lancée dans son projet en se basant sur les chiffres de l’unité municipale de son village Chamma à Ménoufiya. « Le taux de chômage des femmes atteint 70 %, (tranche d’âge entre 20 et 35 ans), en raison du manque de compétences et de l’ignorance des exigences du marché du travail », explique Dina. Dans ce contexte, elle pourra indiquer les endroits où les femmes peuvent se rendre pour améliorer leur niveau linguistique, pratiquer l’informatique ou suivre des stages de gestion administrative.

Inès Al-Wakil : Sensibiliser à l’hygiène bucco-dentaire

Convaincue du fait qu’une bonne hygiène bucco-dentaire influe sur la santé générale, Inès, 20 ans, 3e année en faculté d’odontologie, a créé une brosse à dents portant le nom de « E Dent ». « Il s’agit d’une brosse à dents en soie aux poils fins et doux qui nettoie les dents sans blesser les gencives et garantit de bons résultats et aussi à la portée de tout le monde », déclare Inès. D’après elle, cette brosse à dents fabriquée avec des matières premières médicinales coûte moins cher que les autres brosses que l’on trouve sur le marché. Son prix n’a pas été fixé, mais moins des anciennes qui coûtent entre 10 L.E. à 55 L.E. l’unité, et le matériel utilisé pour les fabriquer n’est souvent pas de bonne qualité. D’un autre côté, Inès a choisi les usines de caoutchouc qui vont contribuer à la fabrication de la poignée et elle compte négocier avec le fournisseur chinois pour lui envoyer 200 kg de poils en soie très fins pour la fabrication de 500 brosses à dents qui seront mises en vente dans 3 mois. « Avec mon équipe de travail, on va rédiger un compte rendu concernant cette nouvelle brosse à dents et expliquer le processus de sa fabrication. On envisage aussi de programmer des activités dans les écoles et fournir des livres de coloriage pour les enfants, afin de les sensibiliser à l’importance d’une bonne hygiène bucco-dentaire. Et sur les réseaux sociaux, je compte lancer une campagne de prévention et parler de la négligence des soins dentaires et des conséquences sur la santé, à commencer par la perte d’une dent. Une carie dentaire non soignée ou une maladie des gencives peuvent avoir un impact non négligeable sur la santé générale et provoquer des troubles intestinaux ou des complications cardiovasculaires », affirme-t-elle. Les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) assurent que 85 % des Egyptiens ignorent les conséquences d’une mauvaise dentition. « Je pense que ces chiffres sont réels. J’ai découvert que plusieurs membres de ma famille n’ont aucune idée concernant les impacts d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire », conclut-elle.

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