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Les rapports vie privée-vie publique sont plus forts chez la femme que chez l’homme

Dina Darwich, Lundi, 17 mars 2014

Selon une étude du centre Nazra sur la participation politique de la femme, le privé est le facteur de départ amenant à l’engagement social des femmes, influençant leurs discours et leurs positions dans la sphère publique.

D’après cette étude, la vie privée des activistes permet d’analyser et de comprendre les difficultés qu’elles rencontrent. Il existe une interférence claire de l’espace privé et public et l’engagement politique ou social. C’est ce trio qui détermine le statut de la femme dans la société.

« Souvent, des histoires personnelles sont à l’origine de la présence ou de l’absence de la femme sur la scène politique ou sociale. Sur la même ligne, la société a tendance à abuser le côté privé pour classifier les activistes, assure Mozn Hassan, présidente de l’institution Nazra. Qu’elle soit divorcée, élevée dans une famille divisée, qu’elle soit battue ou harcelée ... ces facteurs sont autant de points de départ à la participation des femmes à la vie publique. Par contre, la présence d’un homme actif dans le domaine politique ou des droits de l’homme n’a pas ce genre de liens ».

Hassan poursuit en ajoutant qu’« aujourd’hui nous essayons, avec d’autres ONG féministes, de mieux respecter la vie privée. Quand on organise des stages de formation pour activistes, syndicalistes, politiciennes, on permet aux stagiaires de ramener leurs enfants avec elles ».

Le docteur Amira Arafa, psychiatre, partage cet avis. Elle estime que la vie privée de la femme a un impact important sur son travail, contrairement à l’homme qui sépare plus facilement soucis familiaux et professionnels. « Il faut être réaliste et respecter les différences entre les deux sexes », avance la psychiatre.

L’étude de Nazra présente aussi les expériences de 16 femmes qui se sont lancées dans les élections législatives de 2011. Elle montre que l’entourage de ces femmes a joué un rôle primordial dans leur succès ou non dans l’expérience électorale, en particulier en ce qui concerne le budget consacré à la campagne électorale.

La majorité des candidates, n’ayant pas les moyens de se payer l’assistance d’une équipe de travail, ont compté sur l’assistance des parents, voisins et amis. Bien que cette équipe ne soit pas formée pour remplir ces tâches, elle a constitué dans certains cas un facteur positif, surtout quand le mari faisait partie de cette équipe.

Selon l’étude, la présence du mari donnait une crédibilité plus importante à la candidate dans sa circonscription. D’une part, les électeurs la voyaient comme une mère de famille qui réussit sa vie, et d’autre part, l’approbation de son mari lui donnait une certaine légitimité, surtout au sein des communautés rurales. Chez les candidates non mariées, la présence du frère ou du père joue un rôle similaire .

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