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Des mamies jeunes et jolies

Hanaa Al-Mekkawi, Mardi, 20 mars 2018

Loin du stéréotype de la vieille grand-mère aux cheveux blancs, assise sur une chaise longue, tricotant, un châle sur les épaules, certaines sont devenues grands-mères à l’âge où d’autres font encore des enfants. Une aubaine pour ces mamies qui revivent la maternité une autre fois.

Des mamies jeunes et jolies
Grand-mère à 42 ans, elle revit une seconde maternité.

« La petite grand-mère », c’est ainsi qu’on appelle Randa et elle en est fière. Elle s’est mariée à l’âge de 18 ans, juste après avoir obtenu son bac, et ce, après une histoire d’amour avec le frère d’une de ses amies. Un an plus tard, elle a mis au monde sa fille qui s’est mariée à son tour à 22 ans. Cette dernière a eu son premier bébé, neuf mois après son mariage. A 41 ans à peine, Randa est déjà grand-mère, et ça la comble de joie. « J’ai deux petits-enfants, une fille de 4 ans et un garçon de 7 mois, et tout mon monde tourne autour d’eux », dit Randa, femme au foyer. Elle ne peut décrire les sentiments qu’elle a ressentis lorsqu’elle a vu Malika, sa petite-fille, pour la première fois. Elle était si heureuse comme si c’était elle qui lui avait donné naissance. Elle a vécu des mois avec sa fille pour prendre soin, à la fois du bébé et de la jeune maman qui était fatiguée et n’avait aucune expérience. Elle a d’ailleurs gardé sa petite-fille dans sa chambre les trois premiers mois pour ne pas déranger la maman durant la nuit.

Depuis 4 ans donc, Randa jouit de son nouveau rôle de grand-mère. « Le fait d’être jeune me permet de m’occuper d’eux, de jouer avec eux et de partager leurs préoccupations », poursuit Randa. Le stéréotype de la grand-mère ayant des cheveux blancs, assise sur une chaise longue, un châle recouvrant ses épaules et portant des lunettes n’est plus le seul. Il existe une autre image plus vivante avec des grands-mamans plutôt jeunes, qui ont à peine la quarantaine. On les voit dans les clubs, sur les plages ou même dans les rues prendre soin de leurs petits bouts de choux avec beaucoup d’attention et d’amour.

« Je me sens pleine d’énergie et je passe plus de temps avec eux que leur mère, car elle est soit trop fatiguée, énervée ou angoissée », dit Hanane. Pour elle, sa fille est plutôt sa petite ou une amie, ses petits-enfants presque ses propres enfants. Toujours en jeans ou en tenue de sport, on la prend en effet souvent pour la mère. Elle s’est mariée à l’âge de 22 ans et est devenue grand-mère à l’âge de 42 ans. D’après elle, c’est la meilleure des choses qu’elle a actuellement dans sa vie, car elle jouit du temps qu’elle passe avec Adam et Yassine sans en assumer les responsabilités. « C’est leur maman qui s’occupe de leur éducation et des études, et moi je joue avec eux, je leur raconte des histoires et nous nous promenons ensemble. Je fais les choses que leur maman n’a pas le temps de faire. Et pour moi, c’est le côté agréable de l’enfance, sans les responsabilités », poursuit Hanane, directrice dans une entreprise privée. Cette dernière considère qu’elle complète le rôle des parents qui n’ont pas suffisamment de temps pour les divertir. Elle raconte que c’est elle qui les accompagne au club pour faire du sport ou dans les magasins pour choisir leurs jeux préférés, car elle est devenue experte dans les jeux électroniques que ses petits-enfants adorent. « J’essaye de chercher et de découvrir toutes les nouveautés convenant à leur âge pour ne pas paraître démodée ou trop vieille à leurs yeux », dit-elle. D’après le psychiatre Ahmad Abdallah, l’existence d’une grand-mère dans une famille crée en général un certain équilibre. Elle transmet les valeurs de la famille et comble le vide laissé par les parents. Il ajoute que lorsque la grand-mère est jeune, cela lui permet de mieux jouer son rôle car elle n’a pas perdu de sa patience et est encore en bonne forme physique et mentale.

Cependant, c’est une arme à double tranchant, ce privilège peut parfois priver la grand-mère de s’occuper d’elle-même après avoir accompli son devoir de mère. Et confondre les rôles entre la mère et la grand-mère. Omniya, une nutritionniste de 47 ans, grand-mère depuis 4 ans, confie avoir du plaisir à s’occuper de son petit-fils. Mais elle regrette ne pas avoir suffisamment le temps pour jouir d’une vie normale. « A mon âge, je devrais me reposer, me sentir plus libre, mais c’est le contraire qui s’est passé et je me suis retrouvée coincée avec un enfant dont je partage la responsabilité avec sa maman, afin de l’aider », regrette Omniya qui, à force d’être avec son petit-fils, s’est éloignée de ses amies et a laissé tomber plusieurs projets, car elle s’est engloutie dans le monde des grands-mamans.

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