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Nouveau chapitre dans la lutte contre la pandémie

Howaïda Salah, Mardi, 09 novembre 2021

Les géants pharmaceutiques américains Merck et Pfizer ont annoncé que des traitements oraux anti-Covid « donnent des résultats encourageants ». Une avancée majeure qui permettra de réduire les risques d’hospitalisation et de décès.

Nouveau chapitre dans la lutte contre la pandémie

Le laboratoire américain Pfizer a annoncé vendredi de premiers résultats « très positifs » de sa pilule anti-Covid contre les formes graves de la maladie, le deuxième traitement de ce type a démontré une haute efficacité après celui de Merck.

La pilule anti-Covid, type de traitement très recherché depuis le début de la pandémie, représente une avancée majeure en permettant de réduire assez facilement les formes graves de la maladie. Chez les adultes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie, le comprimé de Pfizer s’est révélé efficace à 89% pour prévenir le risque d’hospitalisation ou de décès, selon les résultats intermédiaires d’essais cliniques. L’entreprise, qui commercialise déjà l’un des principaux vaccins contre le Covid-19, a déclaré avoir l’intention de fournir ces résultats « dès que possible » à l’Agence américaine des médicaments (FDA) en vue d’une demande d’autorisation.

Le traitement de Pfizer, qui sera commercialisé sous le nom de Paxlovid, est administré en combinaison avec une faible dose du médicament Ritonavir, utilisé contre le virus du sida. Les résultats de l’essai suggèrent qu’il surpasserait celui de Merck, le Molnupiravir, dont il a été démontré le mois dernier qu’il réduisait seulement de moitié le risque de décès ou d’hospitalisation pour les patients de Covid-19 à haut risque de maladie grave.

Le Molnupiravir a, lui, été autorisé jeudi dans un premier pays, le Royaume-Uni, et est en cours d’étude aux Etats-Unis et en Europe. Commercialisé sous le nom de Lagevrio, il a été autorisé pour une utilisation chez les personnes souffrant d’un Covid léger à modéré et présentant au moins un facteur de risque de développer une maladie grave (obésité, plus de 60 ans, diabète et maladies cardiaques). Merck a déjà commencé la production du Molnupiravir à grande échelle. Le groupe a déjà passé des accords avec certains gouvernements, dont les Etats-Unis et la France.

De son côté, le laboratoire Pfizer est en discussion avec 90 pays sur des contrats d’approvisionnement de sa pilule, a déclaré son PDG, Albert Bourla, dans une interview. Il a ajouté que pour les pays à revenu élevé, Pfizer s’attendait à fixer le prix de son traitement près du prix de celui de Merck, à savoir 700 dollars par dose. Pour les pays à faible revenu, plusieurs options sont envisagées, pour que « tout le monde puisse l’avoir le plus rapidement possible ».

Un complément du vaccin

Les antiviraux doivent être administrés le plus tôt possible, avant que l’infection ne s’installe, pour être plus efficaces. Ils agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Leur application peut être double: à la fois permettre aux personnes déjà atteintes de ne pas souffrir de symptômes graves, mais aussi à celles ayant été en contact rapproché de ne pas développer la maladie. Mais les experts ont averti que ces traitements, faciles à administrer car pouvant être pris chez soi, ne constituaient pas un remède miracle et qu’ils devraient compléter les vaccins, pas les remplacer.

« Les vaccins resteront l’outil le plus efficace et le plus fiable dont on dispose face à cette pandémie », a déclaré le Dr Grace Lee, professeur de pédiatrie à la Stanford University School of Medicine. « Ces médicaments oraux vont augmenter notre capacité à réduire le risque de maladie grave, d’hospitalisation et de décès, ce qui est énorme, mais ils n’empêcheront pas l’infection », dit-il. Mis à part Merck et Pfizer, Roche travaille également à développer un comprimé similaire.

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