Déjà appelés à l’aide dans les aéroports de certains pays, les chiens renifleurs ont pour la première fois été sollicités pour détecter le Covid-19 dans une maison de retraite. C’est dans La Roselière de Kunheim, un établissement près de la frontière franco-allemande, que Pokaa, golden retriever de deux ans, déploie son flair pour y détecter les éventuels cas positifs. « On comprime un petit morceau de tissu sous l’aisselle et au bout de 5 minutes, on le retire. Un test PCR, c’est quand même plus compliqué... », se réjouit un pensionnaire. Manipulés avec des gants pour ne pas y imprimer une autre odeur corporelle, les échantillons imprégnés de sueur sont placés dans des sachets stériles, puis déposés dans des boîtes. Le chien les renifle l’une après l’autre et s’assoit s’il détecte un cas positif. Un test PCR viendra ensuite confirmer son flair.
Ce que sa truffe aiguisée détecte, c’est la protéine Spike, celle par laquelle le virus rentre dans les cellules pour les infecter, explique Alain Legrand, directeur général de Handi’chiens, association spécialisée dans l’éducation de chiens, dont Pokaa est issu. Capable de repérer l’ensemble des variants connus, Pokaa détecte à 100% les symptomatiques et à 95% les asymptomatiques, catégorie qu’il est crucial de repérer, poursuit M. Legrand. Chez ces derniers, il peut même « détecter le virus à peu près 48 heures avant les tests PCR ».
Une présence très utile, relève le Dr Pierre Kohser, médecin de cette maison de retraite, car ce testing est simple, très peu coûteux et « bien toléré » par les résidents, souvent atteints de troubles cognitifs comme Alzheimer et qui « se débattent quand on leur fait un frottis ». L’association, qui a financé la formation des trois chiens, aimerait désormais voir essaimer ce système dans d’autres établissements .
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