Il est midi. Dans l’agence Citibank de Madinet Nasr, au Caire, des dizaines de clients défilent devant les distributeurs automatiques de billets (DAB). Certains d’entre eux n’ont aucune idée de la vente prochaine d’une partie des activités de la banque, annoncée il y a une semaine. C’est l’exemple d’Ahmad, client de Citibank depuis une dizaine d’années. « Les employés de la banque ne m’ont pas prévenu de la vente », déclare-t-il. Et d’ajouter que cela le préoccupe peu, car il était aussi client de la banque française PNB Paribas, devenue il y a peu Qatari National Bank (QNB), sans que cela lui pose problème. Mais la vente de Citibank inquiète les employés. « On ne nous a rien dit. Va-t-on rester ou non après la vente de la banque ? », se demande, inquiet, le réceptionniste de l’agence.
Le groupe américain Citibank a, en effet, annoncé son intention de réduire ses activités destinées aux particuliers par la vente de portefeuilles, et la réduction du nombre de branches dans le pays, qui s’élèvent à 9 au Caire et à Alexandrie. « Nous informeront les clients de la banque dès que les négociations avec l’acheteur auront été conclues », indique à l’Hebdo, par téléphone, le responsable du service client, en expliquant que la banque vendra seulement le service des cartes de crédit, des comptes courants et des comptes des crédits de détail (crédits voiture et logement). Selon l’agence Blomberg, 3 banques emiraties ont proposé l’achat du portefeuille des crédits de détail, avoisinant 1,7 milliard de L.E. rassemblant plus de 600 000 clients. Il s’agit de la banque d’Abu-Dhabi Islamique, la banque Mashreq et celle d’Abu-Dhabi National. Pour sa part, Lamis Negm, actuelle vice-présidente de la banque, a clarifié, au quotidien Al-Charq Al-Awsat, que la banque prévoit de céder ses services destinés aux particuliers, à la fin de 2015. « Nous continuerons à proposer les autres services bancaires, tels que les crédits aux sociétés et l’investissement », précise-t-elle.
Citibank, qui offre des services de détail en Egypte depuis une quinzaine d’année, était la seule banque du pays à accepter des crédits aux particuliers sans garantie. En revanche, elle imposait des taux d’intérêt plus élevés, avec un plafond de 18 % sur les crédits voiture contre 9-10 % dans d’autres banques. Cette stratégie lui a permis d’arracher une part du marché de 10 % pour les crédits aux particuliers et de 7 % pour les cartes de crédit.
Le retrait de Citibank des activités de détail intervient dans le cadre du plan de restructuration de la banque visant à se désengager dans 11 pays. « Par l’application de ce plan de restructuration, les dépenses opérationnelles de la banque seront diminuées de 1,34 milliard de dollars, alors que les revenus nets baisseront de 34 millions de dollars seulement », note le PDG de la banque, Michael Corbat, à l’agence britannique Reuters. La liste des pays où CitiBank restreindra ses activités comprend Costa Rica, Guatemala, Nicaragua, Salvador, Pérou, Panama, République tchèque, Japon, Corée du Sud, Egypte et île de Guam .
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