4 jours après l'inauguration du projet, le président a revisité le chantier.
La première phase consistera à faire un doublement d’une partie du Canal, c’est-à-dire creuser une branche qui s’étend sur 35 kilomètres, pour faire passer les navires dans les deux directions. En parallèle, le même trajet du Canal original sera élargi et approfondi. Le gouvernement espère qu’après le creusement du nouveau canal, d’ici un an, « la période d’attente des navires pourrait être réduite à 3 heures au lieu de 11 heures d’attente », explique Mohab Mamich, président de l’Autorité du Canal de Suez.
Lors de la seconde phase, beaucoup plus ambitieuse (et cependant moins claire, voir principal), le gouvernement a annoncé l’installation d’une multitude de projets et de zones industrielles, agricoles et de services sur les deux rives, nord-ouest et celle de l’est du Canal, avec un coût total de 100 milliards de L.E. Il s’agit de développer une superficie qui s’étend sur 76000 km2. Selon les déclarations de Mamich lors de l’inauguration du projet, « nous avons identifié 42 projets, dont 6 sont particulièrement prioritaires » :
— Il s’agit d’installer des industries différentes, telles que le textile, la pétrochimie, l’emballage des agroalimentaires.
— Créer des centres logistiques et de redistribution.
— Créer des services d’approvisionnement des navires.
— Installer des centres de construction de navires et de leur maintenance. Construire des usines pour l’industrie des cargos et leur maintenance.
— Le creusement de 6 tunnels sous-marins ainsi que le développement de réseaux d’autoroutes qui relient Le Caire, Suez, Ismaïliya et Port-Saïd. La création de 6 tunnels sous-marins sous le Canal, afin de faciliter le trafic des véhicules entre l’est et l’ouest du Canal (il n’en existe qu’un seul à l’ordre du jour), pour lier les deux rives du Canal.
— Dernièrement, le projet visera à développer 5 ports sur la mer Rouge, à proximité du Canal, ainsi que l’aéroport de Charm Al-Cheikh, pour augmenter sa capacité d’exportation. Sur la longue liste, la création d’une zone de transit pour les navires. Ce plan ambitieux tend de plus à construire 2 nouveaux aéroports et 3 ports, pour assurer le service de maintenance et d’approvisionnement des navires. Ce projet créera également un centre de fret de marchandises, dans le but de les réexporter. Le gouvernement vise à ce que ce projet booste les revenus annuels du Canal de Suez, qui atteignent actuellement quelque 5 milliards de dollars, avec plus de 500000 tonnes de marchandises traversant le Canal.
Déjà, le Canal de Suez, dont la construction avait été achevée en 1869, mesure 162 km de longueur, et relie Port-Saïd à la ville de Suez, soit la mer Rouge à la Méditerranée, ou plutôt l’Est du globe à l’Ouest.
Selon Mamich, le jour du lancement du projet, les revenus estimés pourraient atteindre 13 milliards de dollars d’ici un an. Le nombre de navires atteindra 97 navires en moyenne quotidiennement en 2023, contre 49 par jour en moyenne en 2014. C’est-à-dire, doubler le chiffre en un an.
Selon Mohab Mamich, le grand projet « créera un million de nouveaux emplois », un grand espoir dans un pays qui compte plus de 3 millions de chômeurs. Le coût du doublement d’une partie du Canal atteint 4 milliards de dollars, soit 29,5 milliards de L.E., ou la moitié du montant alloué à l’investissement public en 2014-2015. Mais il ne sera pas financé par l’Etat, pour ne pas annuler les projets de développement déjà inscrits dans l’exercice fiscal en cours. « Le projet sera financé à travers une souscription publique en Bourse et par les Egyptiens seulement », insiste le président Abdel-Fattah Al-Sissi.
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