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Aboul-Hassan Nassar : Le moment n’est pas propice 

Marwa Hussein, Mardi, 17 juin 2014

3 questions a Aboul-Hassan Nassar, vice-président de l’Association des experts de l’évaluation immobilière.

Al-Ahram Hebdo : Comment jugez-vous les modifications de la loi de l’impôt foncier proposées par le gouvernement ?

Aboul-Hassan Nassar: Il est clair que le gouvernement veut imposer l’impôt aux tranches qui n’étaient pas exemptées. Pour implanter de telles modifications, il fallait que le gouvernement ait ouvert une discussion avec les différentes parties concernées : la société civile, les syndicats... Le problème est que le moment n’est pas propice pour une telle loi, vu le ralentissement économique et la hausse du chômage. En outre, le principal problème de l’Egypte est la baisse des revenus. Avec l’élargissement de la base des contribuables, il faut prendre en considération les cas humains. Par exemple, une personne à la retraite ayant acheté son appartement il y a des dizaines d’années mais touchant une petite pension de retraite n’arrivera pas à payer de tel impôt. L’impôt foncier est appliqué dans un grand nombre de pays, mais son objectif principal n’est pas d’augmenter les revenus du trésor, mais ceux des municipalités qui dépensent ces sommes sur les quartiers mêmes.

— En Egypte, il peut en résulter un développement non équilibré entre les quartiers riches et pauvres...

— Il faut toujours apprendre des expériences internationales tout en les adaptant aux conditions locales. Le gouvernement a proposé de consacrer 25% des revenus de l’impôt foncier pour développer les zones sauvages, ce qui est un pas positif. Je propose qu’une somme équivalente soit consacrée à trouver des solutions aux gens qui vivent dans des bâtiments en voie d’effondrement, un phénomène très répandu en Egypte. Finalement, une partie peut être consacrée aux quartiers: pavage des rues et éclairage, entre autres, ce qui fera que les gens paieront l’impôt de bon gré.

— Comment jugez-vous le système d’évaluation que le gouvernement propose ?

— Le problème est que le gouvernement n’inclut pas d’experts d’évaluation dans les comités en charge d’évaluer la valeur des biens immobiliers, alors que l’Egypte dispose de plus de 1000 experts accrédités. Il existe des systèmes et des modèles adoptés partout dans le monde pour l’évaluation immobilière. On n’a pas besoin de réinventer la roue !

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