Les indicateurs macroéconomiques de l’Egypte s’améliorent, en grande partie grâce au dynamisme du secteur industriel. C’est ce qu’a affirmé le dernier communiqué publié par le ministère de la Planification, du Développement économique et de la Coopération internationale. Le taux de croissance du PIB a connu une nette amélioration au premier trimestre de l’année fiscale 2024-2025, atteignant 3,5 % contre 2,7 % à la même période en 2023-2024. « Cette performance est essentiellement due au secteur manufacturier non pétrolier, qui a enregistré une croissance moyenne de 6 % au premier trimestre contre une contraction de 7,7 % au cours de la même période de l’exercice précédent », indique le communiqué.
Pour Rania Al-Mashat, ministre de la Planification, cette progression s’inscrit dans la stratégie de l’Etat visant à diversifier la structure économique pour accélérer le développement. Parmi les secteurs performants figurent les télécommunications et technologies de l’information (+12,2 %), l’hôtellerie (+8,2 %), l’électricité (+7,4 %), les services sociaux (éducation et santé, +4,5 %) et l’agriculture (+2,65 %).
Mohamed Shadi, analyste économique au Centre égyptien de la pensée et des études stratégiques, estime que l’économie est en voie de rétablissement. « Nous sommes revenus à une trajectoire de croissance normale, libérés des problèmes structurels. Cela est dû à des facteurs externes comme la baisse des taux d’intérêt et des prix mondiaux, qui ont amélioré le déficit de la balance commerciale et stimulé les transferts de fonds des expatriés égyptiens. Surtout la flexibilité du taux de change a mis fin au marché parallèle », explique-t-il.
Le secteur privé, moteur de croissance
Les perspectives positives s’expliquent également par les efforts constants du gouvernement pour promouvoir une croissance axée sur le secteur privé. Il a mis en oeuvre des politiques monétaires et budgétaires plus adaptées pour soutenir la reprise économique. Rania Al-Mashat a ainsi déclaré que les mesures prudentes du gouvernement pour stimuler le secteur privé devraient porter la croissance du PIB à 4 % pour l’exercice 2024-2025, un objectif en ligne avec les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI), tablant sur 4,1 %.
Les investissements privés ont progressé de 30 %, atteignant 133,1 milliards de L.E. au premier trimestre de 2024-2025, contre 102,3 milliards de L.E. l’année précédente. En revanche, les investissements publics ont chuté de 60,5 %, totalisant 57 milliards de L.E. contre 144,4 milliards au même trimestre en 2023-2024.
La ministre a souligné l’objectif du gouvernement d’accroître la part des investissements privés à 50 % des investissements totaux d’ici la fin de l’année fiscale 2024-2025. Cela s’inscrit dans le cadre du Document de la propriété privée, du Programme national de réformes structurelles et de la Vision Egypte 2030, qui visent à faire du secteur privé un moteur-clé de la croissance économique.
Selon Mohamed Shadi, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour dynamiser le secteur privé. Parmi celles-ci, le nouveau système fiscal a attiré l’attention des investisseurs, tout comme les récentes initiatives de dialogue entre le gouvernement et les acteurs économiques. Le premier ministre, Mostafa Madbouly, a annoncé la création de conseils consultatifs regroupant des hommes d’affaires et des représentants des secteurs privé et industriel pour accélérer les réformes.
Parmi les mesures phares figurent l’accélération du programme de mise en Bourse des entreprises publiques, y compris celles affiliées aux Forces armées, ainsi que de nouvelles mesures tarifaires destinées à lutter contre la fraude, notamment concernant les téléphones portables importés.
Un soutien accru au secteur industriel
Mohamed Al-Bahey, membre du conseil d’administration de l’Union des industries, met en avant l’importance du soutien apporté au secteur industriel. « Le gouvernement a levé des barrières bureaucratiques qui freinaient l’innovation et l’investissement, a accéléré la délivrance des licences industrielles et a résolu les problèmes des usines en faillite. Désormais, un manuel dédié aux investisseurs les informe de leurs droits et obligations », explique-t-il.
Deux initiatives récentes de financement ciblent également le secteur industriel. La première est la création d’un fonds de financement, lancé par le ministère de l’Industrie en coopération avec la Banque Centrale d’Egypte (BCE). Il vise à soutenir sept secteurs productifs, notamment l’industrie, avec un taux d’intérêt réduit de 50 % par rapport à celui des banques. L’autre initiative concerne l’allocation de 30 milliards de L.E. à la modernisation des équipements et des lignes de production des secteurs industriels prioritaires, avec des facilités de paiement.
Grâce à ces efforts, l’Egypte semble sur la bonne voie pour atteindre une croissance économique inclusive et durable. Les réformes structurelles associées au dynamisme du secteur privé devraient consolider les performances économiques dans les années à venir.
133,1 milliards de L.E.
Le montant des investissements privés pendant le premier trimestre de 2024- 2025 (soit en hausse de 30 %), contre 102,3 milliards de L.E. au même trimestre en 2023-2024.
57 milliards de L.E.
Le montant des investissements publics enregistrés pendant le premier trimestre de 2024-2025 (soit en baisse de 60,5 %), contre 144,4 milliards de L.E. au trimestre correspondant de l’année précédente.
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