La bourse égyptienne a bien accueilli la semaine dernière la soumission partielle des actions de United Bank à la souscription publique. Les analystes soulignent la réussite de l’émission qui a témoigné d’une demande élevée des institutions et des grands investisseurs sur les actions de la banque. « Les investisseurs ont commencé à liquider partiellement leurs portefeuilles de titres financiers durant la période précédant l’émission de United Bank entamée mercredi 20 novembre, pour investir dans les actions de la banque. United Bank est la première institution bancaire introduite en Bourse depuis 5 ans. C’est pourquoi les investisseurs pressent le pas pour y investir dans l’objectif de réaliser des gains considérables », explique à l’Hebdo Mohamed Maher, ex-directeur exécutif de Prime Holding. Et de souligner la hausse de la demande sur les actions proposées par la banque pendant les quatre jours de l’émission privée. Selon les communiqués de presse de United Bank, la demande sur les actions s’est élevée à 1,5 fois le montant de l’émission le 20 novembre, 1,83 fois le 21 novembre, 2,9 fois le 24 novembre, et finalement, 4,48 fois le 25 novembre.

L’introduction de United Bank en Bourse intervient dans le cadre d’un plan lié à l’accord de prêt de 8 milliards de dollars conclu par le gouvernement avec le Fonds Monétaire International (FMI) (voir encadré). Le 19 novembre, la banque a obtenu l’approbation de l’Autorité égyptienne de régulation financière (EFSA) pour coter ses actions à la Bourse égyptienne. L’offre de vente comprend l’émission de 30% des actions de la banque (soit 330 millions d’actions) d’une valeur comprise entre 12,7 et 15,6 L.E. l’action partagée en deux lots. Le premier lot comprend 313,5 millions d’actions (soit 95 % de l’ensemble des actions), il est destiné aux institutions et aux grands investisseurs et a été mis en vente entre le 20 et le 25 novembre. Quant au deuxième lot qui représente 5 % du montant de l’émission (16,5 millions d’actions), il sera destiné à la souscription publique des investisseurs particuliers durant la période comprise entre le 27 novembre et le 3 décembre. Et ce, avec la possibilité d’augmenter le nombre d’actions proposées à la vente dans le cadre de l’offre privée et publique en fonction de l’ampleur de la couverture, jusqu’à un maximum de 208,9 millions d’actions (représentant 18,99 % du total des actions de la banque) après l’approbation de l’EFSA. Le gouvernement entend collecter entre 4,1 et 5,1 milliards de L.E. (entre 82,8 et 103,6 millions de dollars) de l’introduction de la banque en Bourse.

Hanan Ramses, membre du conseil d’administration de la société de courtage Al-Horrya, souligne la différence entre l’offre privée et publique des actions de la banque. « L’offre privée signifie le lancement des actions aux institutions et aux grands investisseurs qui ont une grande solvabilité financière dépassant le un million de L.E. Elle est limitée aux grandes banques d’investissement, telles que le groupe financier Hermes. Quant à l’offre publique, elle est consacrée aux petits investisseurs qui doivent investir dans 100 actions au minimum », explique-t-elle.

Des prévisions optimistes

L’émission de la banque intervient à un moment où la Bourse souffre d’un recul de ses indices boursiers et d’une baisse des liquidités quotidiennes. Les indices EGX30 et EGX100 ont connu un recul la semaine dernière respectivement de 2,73% et 1,11% (les 17 et 24 novembre). Lundi, les deux indices ont clôturé sur une baisse de 0,42 % et 0,51% respectivement. Le niveau de liquidités quotidiennes reste en dessous des 3 milliards de L.E. oscillant entre 2,8 et 2,9 milliards de L.E. contre 5 milliards de L.E. auparavant. Cette performance soulève les interrogations sur la réussite de l’offre publique de la banque au cours de la prochaine période. Mohamed Maher, Hanan Ramses et d’autres analystes estiment que le recul des indices est « normal » avant l’offre publique des entreprises. Ils s’attendent à ce que l’émission publique et privée de United Bank continue à réussir vu la bonne performance de la banque et du secteur bancaire en général. « Le plongement des indices boursiers dans le rouge est lié à la période des gains et des profits. La période qui a précédé l’introduction de United Bank en Bourse a vu la publication par les entreprises de leurs gains, ce qui a donné lieu à l’augmentation des prix des titres financiers. Et donc, certains investisseurs ont vendu leurs actions pour réaliser des profits », note Hanan Ramses. Et d’ajouter que ces investisseurs préfèrent investir dans les actions de United Bank et les actions du secteur bancaire, notamment après la décision de l’agence de notation Fitch Ratings, prise le 20 novembre, de relever les notations à long terme des quatre plus grandes banques égyptiennes, National Bank of Egypt (NBE), Commercial International Bank (CIB), la Banque Misr et la Banque du Caire. Une analyse approuvée par Mohamed Maher qui insiste sur l’importance de vendre l’action de United Bank au prix le plus bas (soit 12,7 L.E.) fixé dans le bulletin de souscription pour attirer le plus grand nombre d’investisseurs et de nouvelles liquidités sur le marché financier. « La réussite de cette nouvelle émission va préparer le terrain au succès d’autres émissions d’entreprises prévues par le gouvernement au cours des six prochains mois dans le cadre du programme gouvernemental », prévoit-il.