La contribution du secteur privé devrait passer de 37 % au cours de l’exercice 2023-2024 à plus de 48 % en 2024-2025. (Photo : Reuters)
Le gouvernement poursuit son objectif de renforcer le rôle du secteur privé et ce, conformément aux engagements de l’Egypte envers le Fonds Monétaire International (FMI), dans le cadre du programme de financement de 8 milliards de dollars signé entre les deux parties en mars dernier. Le Centre égyptien d’information et d’aide à la prise de décision (IDSC), dépendant du Conseil des ministres, a publié le 15 août un rapport sur les mesures prises par le gouvernement en deux ans, précisément entre mai 2022 et juin 2024, pour soutenir et accroître la contribution du secteur privé à l’économie. Selon l’IDSC, 293 mesures ont été mises en oeuvre, touchant à 6 réformes-clés. Il s’agit d’abord de renforcer la flexibilité du taux de change. L’IDSC indique que le gouvernement a mis en oeuvre 8 mesures pour améliorer la flexibilité du taux de change, la plus importante étant la décision de la Banque Centrale d’Egypte (BCE) en mars 2024 de poursuivre la transition vers un cadre flexible. Cette mesure a mis fin à une longue période de perturbation du marché des changes et de pénurie de devises, ce qui avait affecté à la fois les importations et la production industrielle. La deuxième réforme mentionnée par l’IDSC est le renforcement de la neutralité de la concurrence et de la compétitivité, autre facteur crucial pour soutenir la croissance du secteur privé ; la mesure la plus importante à cet égard est l’adoption d’amendements législatifs visant à supprimer le traitement préférentiel des entreprises publiques et à renforcer la neutralité fiscale. « Tous les privilèges accordés aux entreprises publiques ont été annulés », affirme Mohamed El-Bahey, membre du conseil d’administration de l’Union égyptienne des industries, soulignant que la mesure la plus importante est l’annulation des exonérations fiscales accordées au secteur public. « Les taxes et les impôts étaient le principal obstacle à une concurrence loyale entre le secteur public et le secteur privé, ces taxes représentent une part importante des dépenses des entreprises », affirme El-Bahey.
Plus d’investissements privés
Augmenter la contribution du secteur privé à l’économie est l’un des objectifs-clés du gouvernement selon l’accord conclu avec le FMI. Cette contribution devrait passer de 37 % au cours de l’exercice 2023- 2024 à plus de 48 % selon le plan économique de l’Etat pour l’exercice 2024-2025, conformément au rapport du Conseil des ministres. En effet, le jour de la publication du rapport de l’IDSC, le premier ministre, Mostafa Madbouly, s’est entretenu avec la ministre de la Planification, du Développement économique et de la Coopération internationale, Rania Al-Mashat, pour discuter du plan de gestion des investissements publics et de la hausse des investissements du secteur privé. Al-Mashat a souligné que le total des investissements alloués dans le plan 2024-2025 s’élève à 1 987 milliards de L.E., dont 1 000 milliards en investissements publics et 987 millions en investissements privés, ce qui représente 49,7 % du total des investissements nets pour l’exercice 2024-2025. Ces chiffres montrent que le gouvernement progresse dans l’amélioration de la contribution du secteur privé à l’activité économique et à la croissance.
Au cours de la réunion, Madbouly a souligné l’importance de respecter le plafond des 1 000 milliards de L.E. pour les investissements publics. Al-Mashat a affirmé à Madbouly que le ministère de la Planification et de la Coopération internationale avait commencé à prendre les mesures nécessaires pour gérer les dépenses publiques, conformément au plafond fixé par le gouvernement, et augmenter les investissements du secteur privé. En outre, elle a déclaré que le ministère coopère avec plusieurs parties pour réduire les investissements publics et reconsidérer les projets en termes de priorité, la préférence étant donnée aux projets dont les taux d’achèvement dépassent les 70 %. En mars, 2024, le gouvernement a imposé un plafond strict de 1 000 milliards de L.E. aux investissements publics pour l’exercice 2024- 2025 dans l’objectif de créer plus d’opportunités pour le secteur privé.
Un environnement plus propice aux affaires
Améliorer l’environnement des affaires est une autre réforme sur laquelle le gouvernement a travaillé pendant les deux dernières années. Les mesures les plus importantes à cet égard sont la création de la licence dorée, qui permet à certains types de projets d’acheter ou de louer des terrains et de superviser des projets sans avoir besoin de l’approbation des administrations gouvernementales. Selon l’IDSC, le cabinet ministériel a accordé 31 licences dorées aux investisseurs jusqu’au 30 juin. « Je pense que la licence dorée est un projet pilote qui permettra d’observer les avantages et les inconvénients de cette licence pour la généraliser plus tard. Cette licence est le certificat de naissance de nouveaux projets, sa généralisation permettra au pays d’encourager l’investissement privé et d’attirer des investissements étrangers directs », affirme El- Bahey. Toujours dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires, l’IDSC a mentionné la signature, en février, de l’accord de Ras Al-Hikma avec les Emirates arabes unis, qui est le plus grand accord d’investissement direct étranger d’un montant total de 35 milliards de dollars. « Cet accord a eu des effets positifs sur plusieurs plans, l’acheminement de ces liquidités en devises vers la Banque Centrale a permis de réduire le taux de change du dollar face à la livre et de le rendre disponible après une année au cours de laquelle le dollar était non disponible auprès des banques », renchérit El-Bahey. Les autres piliers sur lesquels le gouvernement a travaillé pour encourager le secteur privé sont le soutien au secteur industriel, les réformes liées aux cadres juridiques, réglementaires et institutionnels et la mise en oeuvre de la politique de propriété de l’Etat.
Lien court: