Al-Ahram Hebdo : Pouvez-vous nous parler de l’Autorité Arabe pour l’Investissement et le Développement Agricole (AAIDA) ?
Ibrahim Bin Mohamed : L’AAIDA est une autorité financière arabe indépendante créée conformément à un accord entre les pays arabes en 1976. La mission essentielle était de protéger les pays arabes face aux chocs liés à la sécurité alimentaire, au lendemain de la guerre d’Octobre 1973. Elle vise notamment à développer les ressources agricoles dans le monde arabe et contribue au capital de 52 entreprises et projets dans 12 pays arabes qui bénéficient de nombreux avantages et concessions conformément aux accords constitutifs entre elle et ses 22 Etats membres. Les actifs totaux de l’AAIDA s’élevaient à environ 1,34 milliard de dollars à la fin de 2023. Notre siège est au Soudan, mais nous l’avons transféré à Dubaï en raison du contexte politique.
— Quel est le bilan de vos investissements sur le marché égyptien ?
— Nous avons injecté des investissements de 158 millions de dollars dans 19 compagnies égyptiennes. Nous possédons des parts dans trois entreprises seulement de ces entités : La société Faiyum Sugar où l’autorité détient 27 % des actions, la Société arabe pour la production et la préservation des cultures, où elle détient 82 % et la Middle East for Veterinary Vaccines Company (MEVAC) où elle détient 5 %. L’AAIDA entend investir 100 millions de dollars en Egypte dans les trois prochaines années. Ces investissements seront orientés vers le développement des secteurs agricole et de l’élevage égyptiens.
— Comment évaluez-vous le climat de l’investissement en Egypte ?
— L’Egypte représente pour nous une bonne opportunité d’investissement, surtout après le flottement. A mon avis, l’Egypte est l’une de nos destinations préférées, et vu le climat d’investissement prometteur, nous comptons y investir davantage. Nous étudions plusieurs opportunités à Tochka et dans le Sinaï, mais il est encore tôt de les annoncer.
— Et dans les pays arabes, quel est le montant de vos investissements ?
— Le montant de nos investissements dans les pays arabes s’élève à 500 millions de dollars. Nous injectons dans des projets agricoles pour optimiser la sécurité alimentaire dans les pays arabes et développer le concept de développement durable en relation avec l’agriculture. Les investissements de l’AAIDA sont concentrés dans quatre secteurs-clés : la transformation agricole, la production animale, la production végétale et les services agricoles.
Nous nous engageons à réduire les lacunes alimentaires dans les pays arabes en développant les communiés agricoles, par le biais d’un programme destiné aux petits agriculteurs et basé sur le transfert des technologies agricoles et des programmes de financement variés. Dans ce contexte, nous accordons un grand intérêt à la recherche scientifique.
— Quelle est la répartition de vos investissements dans les pays arabes ?
— Les sociétés affiliées à l’AAIDA sont réparties actuellement dans 12 Etats membres, en fonction des opportunités d’investissement et des avantages comparatifs disponibles dans ces pays. L’investissement de l’AAIDA au Soudan représente 63,8 % de l’ensemble des investissements au niveau des entreprises actuelles et celles en cours de création. L’Egypte est en deuxième place et représente 7,11 % de l’ensemble de nos investissements, suivie par le Sultanat d’Oman (5,88 %), les Emirats arabes unis (5,23 %), l’Iraq (5,23 %) et l’Arabie saoudite (3,01 %), les autres Etats membres représentant 10,96 %.
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