Le rapport publié par le FEM, Chief Economists Outlook, estime que la croissance économique mondiale est divergente et ralentie dans toutes les régions et atteindra 2,9 % en 2024 contre 3 % en 2023 avec des variations régionales. Ce même constat a été évoqué par la Banque mondiale dans les perspectives économiques de 2024 qui prévoient un triste record de 2,4 % contre 2,6 % en 2023.
A l’ouverture des travaux, Klauss Shwab, président du FEM, a mis l’accent sur les inégalités qui se creusent. « Nous faisons face à un monde fracturé et à des divisions sociales qui s’exacerbent, conduisant à répandre l’incertitude et le pessimisme », a-t-il dit, appelant à rebâtir la confiance.
L’agenda de la 54e édition de Davos a été dominé par les discussions sur les conjonctures économiques compliquées à l’ombre des politiques de resserrement monétaire des banques centrales, de l’accumulation des dettes et de l’activité des entreprises. D’autres discussions ont porté sur l’avenir de l’intelligence artificielle et de l’avancée technologique. Les développements géopolitiques ont fortement jeté leur ombre sur le rendez-vous annuel depuis la victoire de Donald Trump dans l’Etat de l’Iowa aux primaires du Parti républicain aux Etats-Unis et la possibilité de sa réélection à la tête de la plus grande puissance économique mondiale, en passant par les guerres qui battent leur plein en Ukraine et au Moyen-Orient, ainsi que les entraves à la navigation mondiale en mer Rouge et les frappes américaines sur les milices houthies au Yémen.
Le rapport Chief Economists Outlook explique que l’incertitude qui a dominé les perspectives au cours de la dernière année continue d’assombrir les perspectives économiques à court terme, à l’heure où l’économie mondiale est aux prises avec des vents contraires liés au resserrement des conditions financières et aux fractures géopolitiques, tout en essayant de s’adapter aux progrès rapides de l’Intelligence Artificielle (IA). « Bien que les résultats révèlent des signes d’optimisme prudent, notamment avec l’atténuation des pressions inflationnistes et les avantages de la productivité grâce à l’IA, la majorité s’attend à ce que le rythme de la fragmentation géoéconomique s’accélère cette année », lit-on.
Malgré ce tableau maussade, certains participants, depuis les patrons des entreprises jusqu’aux vétérans des finances et de l’économie, échangeaient des messages réconfortants, soulignant que « le pire n’y est plus ». A cet égard, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a relevé qu’il y a un an, « on craignait ici à Davos une montée de l’inflation et une récession. Au moins, nous y avons peut-être échappé ».
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