Les cinq pays membres du groupe (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) avaient décidé à l’unanimité, le 25 août, en clôture de leur 15e sommet tenu à Johannesburg, l’expansion du groupe à six nouveaux pays. L’adhésion aux BRICS ouvre la porte à des opportunités d’investissement et d’exportation, renforce l’usage des monnaies locales et réduit la prédominance du dollar dans l’économie mondiale.
Les pays de ce groupe sont répartis sur quatre continents et partagent le fait commun d’être des pays en développement et émergents, cherchant à améliorer le statut et le poids mondial des pays en développement.
La population du groupe représente environ 40 % de la population mondiale et 30 % de la superficie mondiale.
Parmi une quarantaine de candidats, l’Egypte, l’Arabie saoudite, l’Argentine, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Iran avaient été retenus, sans que les critères d’adhésion soient dévoilés. L’Egypte a déposé sa candidature aux BRICS lors des 8es réunions annuelles de la Nouvelle Banque de développement (NDB) qui appartient aux BRICS, en Chine les 30 et 31 mai. L’Egypte a rejoint la banque à la fin du mois de mars.
L’idée des BRICS est née entre quatre pays : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine en 2006, et l’Afrique du Sud a rejoint le groupe en 2010. « La position stratégique de l’Egypte et son rôle politique et diplomatique de premier plan dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, en plus de son influence au sein de la Ligue arabe et de l’Union africaine, lui octroient une force géopolitique renforçant la représentation arabe, islamique et du Moyen-Orient au sein du groupe des BRICS », explique le politologue Ahmed Sayed Ahmed. Le BRICS cherche à être une alternative aux institutions financières et politiques internationales et à introduire le multilatéralisme économique après une période d’hégémonie américaine et occidentale.
Le groupe représente 16 % du commerce mondial et 25,6 % du produit intérieur brut de la planète. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que le produit intérieur brut total des BRICS, après l’adhésion de ses nouveaux membres, dépasserait largement celui du G7.
Les pays du groupe des BRICS ont connu des taux de croissance économique rapides, ce qui en fait l’un des plus grands blocs économiques mondiaux. Les nouveaux membres devraient participer à la réunion des Sherpas à Moscou le 30 janvier.
Ashraf Ghorab, vice-président de l’Union arabe pour le développement social à la Ligue arabe, a déclaré que l’adhésion de l’Egypte aux BRICS renforce le partenariat économique entre Le Caire et les pays du bloc, ce qui apportera de nombreux avantages économiques et améliorera la valeur de la livre égyptienne. « Le renforcement de la coopération avec les partenaires de développement augmentera le volume des échanges commerciaux et ouvrira de nouveaux marchés aux produits égyptiens dans les pays des BRICS », affirme-t-il. Et d’ajouter que l’adhésion de l’Egypte aux BRICS va réduire la dépendance par rapport au dollar et réduire la demande sur le billet vert, ce qui aura pour conséquence la hausse de la valeur de la livre face au dollar.
L’expert en économie Mohamad Abou Al-Hassan a aussi déclaré qu’avec l’adhésion officielle de l’Egypte aux BRICS, la porte sera ouverte aux investissements et aux flux des devises étrangères. « L’Egypte peut désormais obtenir des financements à des taux réduits de la Banque de développement, étant donné qu’elle est membre des BRICS. Cela renforcera la confiance de la communauté internationale, des institutions financières et des organismes de notation de crédit dans l’économie égyptienne », conclut-il.
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